Comment est née votre vocation d’artiste ? Quel a été votre parcours ?
Mon parcours est assez simple, j’ai pris des cours de dessin assez tôt, à 16 ans, avant de faire des études de lettres, de songer un temps à la carrière militaire pour revenir finalement à ma première intuition. À 21 ans j’ai commencé ma formation en peinture dans l’atelier d’un artiste peintre (F. Peltier), cherchant un apprentissage technique exigeant, un cadre intellectuel et une approche complète de tous les aspects de ce métier. Quant à l’envie de peindre ou de dessiner, elle n’est pas venue à un moment précis, elle a toujours été là. Aussi loin que mes souvenirs remontent il y a l’attention aux choses, aux détails, l’envie de les mémoriser, de les fixer sur une feuille, ou encore le besoin de compléter le réel, de l’augmenter par un travail d’imagination. Néanmoins, ce qui a changé progressivement au cours de ces années c’est que peindre est devenu une impérieuse nécessité, capable de guider et d’accomplir toute une vie.
Peintre mais également sculpteur, vous avez réalisé plusieurs éléments pour la Basilique Saint-Seurin à Bordeaux dont un reliquaire. Quels étaient les enjeux techniques et artistiques de ce projet ?
J’ai en effet réalisé pour la basilique Saint-Seurin le reliquaire de Saint Amand, qui se trouve actuellement dans la crypte du VIIe siècle ainsi que la croix axiale. Un des enjeux principaux de cette commande était d’ajouter une œuvre contemporaine dans un environnement marqué par l’art paléochrétien, tout en conservant la belle harmonie avec laquelle se succèdent les époques et les styles présents dans la basilique. C’est la raison pour laquelle j’ai réalisé ce reliquaire avec la même technique et le même matériau que les sarcophages mérovingiens présents dans la crypte : marbre gris de Pyrénées gravé à la main, choix de motifs abstraits intégrant des rythmes et des ligne plus contemporaines.
Sur quels projets travaillez-vous en ce moment ?
Je travaille actuellement sur plusieurs projets à plus ou moins long terme. Je viens de terminer un nouveau retable pour la cathédrale de Saint-Malo sur le thème de la Nativité et je m’apprête à commencer l’ornementation du mobilier liturgique de la nouvelle église de Montigny-Voisin dans les Yvelines. Je commence aussi à réfléchir à la préparation d’une exposition aux Collège des Bernardins à Paris, qui aura lieu au début de l’année 2025. L’année 2024 sera essentiellement consacrée à ce travail. Le thème qui m’a été proposé, et qui m’enthousiasme vraiment, est l’Épiphanie.
Pour découvrir le travail d’Augustin Frison-Roche, rendez-vous sur sont site frison-roche.fr
