Les aumôneries de prison ont été créées au 17ème siècle par Saint Vincent de Paul, aumônier des galères. Aujourd’hui, sept aumôneries sont autorisées par l’État, catholique, protestante, orthodoxe, musulmane, israélite juive, bouddhisme et témoins de Jéhovah.
Notre aumônerie catholique travaille en équipe de plusieurs personnes, hommes et femmes, dont l’un de nous doit être titulaire d’un diplôme universitaire (DU) sur la laïcité. L’aumônier de prison reçoit un agrément de l’administration pénitentiaire et est soumis à ses lois et à son cadre bien précis.
La maison d’arrêt de Gradignan garde plus de 800 détenus, avec une forte surpopulation (240 %) source de dysfonctionnements, et des cellules de 9 m² régulièrement occupées par trois personnes à la fois. Une nouvelle prison est en cours de construction, sur le même site.
Nous avons répondu à un appel et nous sommes envoyés par l’Évêque diocésain. « J’étais en prison et vous êtes venus jusqu’à moi » (Mt 25). La mission de l’aumônier est de nature humaine et spirituelle, parfois matérielle auprès des personnes indigentes. Il s’agit de répondre aux personnes détenues qui en font la demande, sans prosélytisme. Ce sont souvent des hommes et des femmes rejetés de tous et en grande demande spirituelle et d’écoute. Souvent les aumôniers sont témoins de magnifiques chemins de vie et de véritables conversions.
Disposant des clés des cellules, nous pouvons aller visiter les détenus « chez eux » et les rejoindre dans la dure réalité de leur quotidien. Notre accompagnement se fait auprès de personnes souvent sans famille ou sans visite, par l’écoute, les échanges et la prière. Nous leur proposons également un groupe de partage collectif, biblique ou autre, une fois par semaine et la célébration de la messe le week-end. Nous essayons vraiment d’être une présence d’Église au cœur de la prison, puisque nous sommes aussi en contact avec tout le personnel de l’administration.
C’est une mission exigeante, qui nécessite patience, écoute et régularité, mais qui nous apporte aussi beaucoup et nous surprend. C’est aux travers de ces rencontres et celle du Christ en détention que nous nous laissons évangéliser les uns par les autres, tous frères et sœurs issus de la même pâte humaine ! Se mettre au service du Christ et des pauvres, c’est recevoir toujours bien plus que ce que l’on peut donner !
