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Restructuration du diocèse et paroisses missionnaires

Publié le 1 novembre 2023
Vignes et grappes de raisin

Retrouvez l’édito de Mgr Le Vert pour le mois de novembre 2023.

À la fin de ce mois de novembre, nous célèbrerons saint André, le « premier appelé », patron de notre Église en Gironde. Nous y vivrons la promulgation officielle des nouvelles paroisses et de la restructuration de notre diocèse.

Cette transformation n’a pas été envisagée pour céder à la tendance bien française, qui croit qu’il suffirait de changer une structure et des intitulés pour relever tous les défis et résoudre toutes les difficultés… Non ! Cette transformation, lancée par notre archevêque aidé par ses conseils, a une forte dimension missionnaire. La Mission, c’est-à-dire l’annonce du Christ et de son Évangile, est l’essence même de l’Église, sa raison d’être, sa vie, le « sang » qui irrigue tout son corps ! « Évangéliser, c’est la grâce et la vocation propre de l’Église, son identité la plus profonde : elle existe pour évangéliser » (Paul VI, L’évangélisation du monde moderne, n° 11). Le congrès Mission à Toulouse fin septembre, et le rassemblement national Kerygma à Lourdes fin octobre, autour de la Mission, nous en ont rappelé l’importance et la pertinence jusqu’au retour du Seigneur. La transformation du diocèse est donc en vue de toujours mieux évangéliser nous-mêmes et ceux qui nous entourent. Elle n’aurait autrement aucun intérêt ! C’est la Mission qui l’exige. Il faut donc s’en réjouir et y participer avec cœur !

Un des signes de cette dimension évangélisatrice se retrouve dans ce qui est demandé aux communautés des nouvelles paroisses : élaborer leur projet pastoral missionnaire. La qualification « missionnaire » est essentielle. Il s’agit de discerner, avec tous les membres de la communauté, les priorités pastorales que chaque paroisse veut mettre en place pour mieux servir la Mission, pour que l’Évangile soit vécu et annoncé, suivant la volonté de Dieu, et en fonction des réalités de son terrain. Le projet pastoral doit faire grandir l’esprit missionnaire dans la communion fraternelle ; il cherche à développer la charité et la solidarité avec les plus petits ; et en servant le bien commun, il veut permettre à tous de grandir en sainteté. En fait, il pose la question toute simple : comment, dans chacune de nos activités pastorales, avons-nous le souci d’annoncer le cœur de la foi, qui est que, par amour de chacun de nous, le Fils de Dieu s’est fait homme en Jésus-Christ, qu’il est mort et ressuscité pour nous sauver de la mort et du péché, et qu’il nous donne son Esprit Saint, afin de nous faire entrer dans la vie éternelle ?

Le projet pastoral missionnaire donne ainsi des objectifs concrets, afin de mettre en œuvre une vision pastorale. Car il ne peut y avoir un projet que s’il y a une vision. La vision pastorale dit ce qu’une communauté veut ÊTRE ; le projet pastoral dit comment la communauté va le FAIRE. On ne peut savoir ce que l’on doit faire si l’on ne sait d’abord ce que l’on veut être. Cette vision est la représentation claire d’un futur désirable et enthousiasmant pour tous. Elle oriente les actions, indiquant la direction qu’il faut prendre pour arriver à sa réalisation. Et suivant un grand principe, on va là où on regarde. Cette vision est donnée par Dieu, à travers la prière, les orientations de l’Église, les désirs et les « saintes insatisfactions » au niveau de l’évangélisation, que le Seigneur suscite dans le cœur des pasteurs et de son Peuple. Et elle est indispensable à une communauté, comme le dit l’Écriture Sainte : « Sans vision, le peuple périt » (Pr 29, 18).

On comprend bien que vision pastorale et projet missionnaire ne se discernent et ne se construisent qu’en se mettant humblement à l’écoute du Seigneur : quel est son désir pour notre communauté ? Que veut-il pour que nous soyons encore plus des disciples-missionnaires ? C’est ce que le pape François a rappelé le 12 octobre dernier sur sa page Twitter : il faut « plonger dans le cœur à cœur avec Jésus pour cheminer avec Lui et montrer son Évangile au monde ». Et cela ne peut se vivre que dans l’humilité, rappelle-t-il : « participation, mission et communion sont les caractéristiques d’une Église humble ». Le Christ, qui est venu « dans le monde par la voie de l’humilité, ouvre un chemin… Il nous indique une manière de faire, il nous montre un but… Sans humilité, on ne peut faire ni participation, ni communion, ni mission… Sans humilité, on ne peut rencontrer Dieu ni faire l’expérience du salut… Sans humilité, on ne peut rencontrer le prochain, le frère et la sœur qui vivent à côté de nous ».

Nos paroisses ont à leur disposition de nombreuses ressources pour les aider dans cette nécessaire élaboration. Elles ont été suscitées par le synode diocésain de 2018, et rappelées par la lettre pastorale de notre évêque de septembre 2022 « Oser l’avenir avec le Christ » : Fraternités chrétiennes de proximité, Diaconies de paroisse, École diocésaine de la Mission, processus pour bâtir un projet pastoral missionnaire, et bientôt un « kit » pour mettre en place une École de la Prière dans chaque communauté…

Dans la dynamique de la fête de la Toussaint que nous venons de vivre, et où il nous a été rappelé une fois de plus le désir de Dieu de sauver tous les hommes et d’en faire des saints, mettons-nous avec espérance à son écoute. Et ainsi la transformation de notre diocèse sera missionnaire et féconde.

+ Jean-Marie Le Vert
Évêque auxiliaire de Bordeaux

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