Le diocèse de Bordeaux s’engage dans une vaste restructuration paroissiale, avec la création de 57 nouvelles paroisses, officialisée le 30 novembre 2023, jour de la fête de Saint-André, saint patron du diocèse.
Cette initiative découle d’une collaboration entre paroisses voisines, amorcée par le cardinal Eyt il y a plus de 30 ans. L’objectif était de favoriser le travail en commun en vue d’un regroupement, une décision aujourd’hui motivée par la diminution des moyens humains et la nécessité d’alléger les structures diocésaines.
Le contexte de cette restructuration est marqué par une pénurie de prêtres, avec une baisse de 47% du nombre de clercs en 30 ans, mettant en lumière une crise de vocation. Pour faire face à ces défis, le diocèse de Bordeaux appelle à une implication plus forte des fidèles dans le ministère ecclésiastique. Les curés sont ainsi encouragés à former des Équipes d’Animation Pastorale (EAP), composées de laïcs, pour soutenir le prêtre dans son action et contribuer à l’élaboration de projets missionnaires.
Cette réorganisation ne se limite pas à une simple adaptation administrative mais s’inscrit dans une volonté de stimuler le dynamisme des communautés paroissiales. Elle découle également d’une réflexion entamée il y a plus de 30 ans, avec le regroupement des 540 paroisses historiques du diocèse en 62 secteurs pastoraux en 1993. Aujourd’hui, la création des 57 nouvelles paroisses vient conclure cette démarche entamée par le prédécesseur de Mgr Jean-Paul James, actuel archevêque du diocèse de Bordeaux.La restructuration vise également à répondre aux changements dans la pratique religieuse, notamment la diminution de la fréquentation des églises. Le diocèse de Bordeaux cherche à recentrer son action sur ce qui est « porteur de vie » dans le département, en donnant plus de temps et d’attention aux initiatives prometteuses.
Outre la création des paroisses nouvelles, une autre mesure importante est la systématisation de la messe dominicale dans chaque paroisse à une heure fixe, pour éviter la dispersion des fidèles. Cette décision s’inspire d’une logique de structuration similaire aux communautés de communes. Elle vise à faciliter la participation des croyants et à rendre la pratique religieuse plus accessible dans le contexte actuel. Des signes d’encouragement, tels que des jeunes en propédeutique et des candidats au parcours Jean-Paul II, laissent entrevoir des perspectives positives pour l’avenir.
En somme, la restructuration du diocèse de Bordeaux s’inscrit dans une vision plus large de redécouverte de la mission de l’Église face aux défis contemporains, tout en cherchant à impliquer davantage les laïcs dans la vie paroissiale.
