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Intervention d’Étienne Grieu, sj.

Publié le 7 juin 2024

Pour commencer, un petit rappel qui nous vient de la première encyclique de Benoît XVI, Deus caritas est : « La nature profonde de l’Église s’exprime dans une triple tâche : annonce de la Parole de Dieu (kerygma / martyria), célébration des sacrements (leitourgia), service de la charité (diakonia). Ce sont trois tâches qui s’appellent l’une l’autre et qui ne peuvent être séparées.

La charité n’est pas pour l’Église une sorte d’activité d’assistance sociale qu’on pourrait laisser à d’autres, mais elle appartient à sa nature, elle est une expression de son essence même, à laquelle elle ne peut renoncer ». Ce dont il est question, quand on parle de diaconie, ce n’est pas d’un secteur de la vie de l’Église parmi d’autres ; c’est bien une des dimensions de la mission de l’Église. La diaconie fait vraiment partie de la vie de l’Église, de ce qu’elle est ; et sans diaconie, l’Église est défigurée, elle est mutilée.

C’est cet aspect de la mission de l’Église dont nous parlons aujourd’hui.  

La première chose que j’ai envie de dire : il y a beaucoup d’initiatives solidaires liées aux paroisses ou à l’Église. Bien sûr : les grandes institutions de la charité comme le Secours Catholique, la Société st Vincent de Paul, le CCFD-Terre Solidaire, la Fidesco, l’Ordre de Malte, etc. Mais aussi des initiatives locales, souvent très intéressantes.

De fait : les Églises : des lieux de créativité pour la solidarité. Bcp de créations dans la lutte contre l’isolement et la misère ont été portées par des chrétiens tout au long de l’histoire et jusqu’à récemment; dernières en date : multiples formes de collocations solidaires ; Welcome ; hiver solidaire (mais on pourrait citer aussi les soins palliatifs, le commerce équitable, les messages portés par l’abbé Pierre et Joseph Wresinski, Sœur Emmanuelle).

– la solidarité colle à la vie de l’Église ; les pauvres sont en attente vis-à-vis d’elle. Ils frappent à sa porte ; ils quêtent à ses portes ; ils lui font de durs reproches quand ils ne la trouvent pas à la hauteur. On a entendu tout à l’heure : « la porte de l’église est fermée (…) Si vous fermez, comment je peux entrer ? Les gens dehors souffrent de ne pas manger, mais surtout ils n’ont pas la Parole de Dieu. L’esprit a besoin de nourriture. Manger, oui ! mais ce n’est pas tout ». Je trouve très important d’entendre cette faim de la Parole de Dieu ; et cet appel à ouvrir les portes de nos églises, pour rendre accessible cette parole, cette source, à ceux qui en ont faim et soif.
Bref, l’Église est toujours sollicitée par ceux qui connaissent la grande précarité. Et réciproquement, dans l’Église, on trouvera toujours des personnes qui seront attentives à ceux qui sont frappés par le malheur.

Pourquoi cela ? Pourquoi cette affinité entre les pauvres et l’Église ? Peut-être, dans l’inconscient collectif, les paroles de Jésus continuent de faire leur chemin, peut-être nous travaillent-elles en secret : « bienheureux, vous les pauvres » ; « je te bénis Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents, et de l’avoir révélé aux tout petits » ; « ce que vous avez fait au plus petit d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ».

Si bien que même quand l’Église est infidèle à l’Évangile, elle est constamment rattrapée par les pauvres. Et ils la rappellent à sa vocation.

C’est vrai que l’Église est sans cesse travaillée par la question de la charité ; mais peut-être que la grande question que l’on peut se poser par rapport à cela, ce serait :

– est-ce que le souci de la charité dans l’église, ne reste pas comme dans une chapelle latérale ; dans l’église, certes, mais un peu sur le côté, un peu à l’écart, en un lieu où ce qui se passe ne peut pas concerner l’ensemble de l’assemblée.
Est-ce que ce souci de la charité peut monter au maître autel ? Là où toute l’assemblée a rendez-vous pour célébrer la Pâque de son Seigneur.
– Le service de la charité, ne le vivons-nous pas surtout sur le monde de la sous-traitance ? il y a des institutions dont c’est la spécialité ; elles ont un savoir-faire (et c’est heureux !) ; « nous on ne sait pas trop ; donc eh bien allez voir le SC ». Et c’est peut-être ainsi que les chrétiens ont perdu l’habitude de s’asseoir à la même table que les pauvres. On a organisé des tables spéciales, pour eux, à part.
Je pense ici à ce qu’on a entendu de la part du groupe Place et parole des pauvres. Je cite : « j’avais tellement confiance à l’Église mais en venant ici (en France ; c’est une femme qui vient d’Afrique qui parle), j’ai couru après l’Église et je n’ai pas trouvé. C’est ici au Secours Catholique que j’ai trouvé mon Église, ma maison. Avant je croyais qu’ici c’était l’Église. Mais ce sont des associations qui font le travail de l’Église. L’Église, elle, ne le fait pas (…) Je suis déçue, déçue, déçue… Avant j’étais très pratiquante ; l’Église là-bas (en Afrique) c’est comme ici au Secours Catholique. Mais en France c’est le contraire. Ça me fait honte moi-même. »
Ce que je comprends de ces paroles : c’est que cette femme attendait de retrouver ici en France, le climat de fraternité qui se vit dans l’Église de son pays d’origine. Mais elle ne l’a pas trouvé. En revanche, cette fraternité et cette confiance, c’est au Secours Catholique qu’elle l’a trouvé. Et elle dit : quel dommage que cela reste dans un lieu spécial, un peu sur le côté, quel dommage que ça ne touche pas l’ensemble de l’Église !
Je pense que cette femme a tout à fait raison.
Peut-être le savez-vous, mais le nom propre de l’Église, si l’on en croit le théologien Michel Dujarier, dans les premiers siècles de son histoire, c’était « Fraternité ». Et ce mot là, adelphotès, en grec, eh bien c’est une invention de la Bible et des chrétiens. Ils ont éprouvé le besoin d’inventer un mot nouveau pour parler d’une chose nouvelle qu’ils vivaient : la fraternité : des liens aussi forts que les liens du sang ; capables de nous faire faire des tas de choses ensemble ; et des liens non pas fermés, mais ouverts à toute personne nouvelle venue. Ça n’existait pas dans la société au temps de l’Église primitive. Il y avait des groupes avec des liens très forts, mais fermés ; ou bien un sentiment de fraternité (philadelophia), mais qui ne se traduisait pas par des liens vivants et concrets. Eh bien, aujourd’hui, où tant de personnes sont laissées à elles-mêmes, la fraternité redevient un style de vie qui fait signe, qui parle, qui annonce une bonne nouvelle : nous ne sommes pas destinés à mener une vie chacun pour soi, mais nous avons un grand frère qui nous a appris la fraternité, et qui nous rassemble en une seule famille (ce terme de famille qui vient à plusieurs reprises dans ce que dit le groupe Place et Parole des Pauvres).

Qu’est-ce que ça pourrait vouloir dire pour nous ? À quels points d’attention tout cela nous invite, nous chrétiens ? Peut-être trois choses :
– que le service de la charité soit reconnu comme quelque chose de primordial pour les communautés chrétiennes ; comme un rendez-vous majeur (aussi important que le rendez-vous qu’est pour elles l’eucharistie). Je cite encore Benoît XVI : « L’Église ne peut pas négliger le service de la charité, de même qu’elle ne peut négliger les Sacrements ni la Parole ». (DCE, 22)
– que dans la conscience des chrétiens (en commençant par nous, ici), s’enracine profondément le désir de retrouver les frères et sœurs qui restent sur le bord, et qui nous manquent. Après, on devra aussi se demander : comment faire grandir en nous cette conscience de l’importance de ce rendez-vous ? L’écoute de la Parole de Dieu est sans doute très importante (dans les évangiles comptez le nombre de fois où l’on voit Jésus avec les malades, les paralytiques, les aveugles, les mendiants, les pécheurs publics, les possédés : en fait, ils remplissent les pages des évangiles). De même la prédication doit pouvoir nous aider à nous rendre sensible à ce rendez-vous que les Évangiles ouvrent, avec les pauvres. Mais plus largement, c’est une attention à cultiver (donner l’exemple du mendiant à la porte de l’église de Cergy).
Deuxième chose : on ne peut en rester au niveau d’une prise de conscience, ni même simplement d’une intention. Pour que des choses bougent, dans une paroisse, par exemple, il faut des décisions. Quand je dis décision, j’emploie ce mot au sens le plus fort. On pourrait parler aussi, en ayant recours au vocabulaire de la spiritualité, d’une élection (au sens de « faire élection » comme quand on fait élection pour faire un choix de vie, un choix qui engage toute ma vie). Ici, ce serait qu’une paroisse décide de se lier aux personnes les plus éprouvées de son ressort, de faire route avec elles, de les prendre pour frères, sœurs et amis. Qui peut faire une telle élection ? Quelle instance ? Eh bien, l’EAP (Équipe d’Animation Pastorale) ou son équivalent, mais évidemment, pas seule ; c’est-à-dire pas sans avoir auparavant beaucoup parlé, réfléchi, discerné avec de nombreux acteurs de la paroisse. Et un tel choix, une telle orientation doit se faire en prenant son temps, non pas à la légère, c’est-à-dire aussi en mesurant les forces en présence, autrement dit, en regardant la réalité de la paroisse : voulons-nous vraiment nous engager sur un tel chemin ? Pouvons-nous le faire ? Et j’ajouterais qu’un tel choix doit se faire dans la prière.
On pourrait objecter : faire élection sur une question comme « lier la communauté chrétienne aux personnes les plus éprouvées qui vivent sur son territoire » est-ce que c’est suffisamment précis ? Est-ce que ça n’est pas trop vague ? Je pense que ça doit rester une décision fondamentale, qui ne part pas tout de suite vers des actions concrètes précises. Car il faudra être prêt à des surprises, à des découvertes. Ce choix dit une disponibilité fondamentale à l’appel de Dieu, et bien sûr, quand on le fait, si on le fait, ça veut dire qu’on a en tête des scénarios possibles pour qu’il y ait une vraie rencontre entre les personnes en détresse et la paroisse. Mais en même temps, il faut être prêt à des surprises, exactement comme quand on fait élection au plan personnel.
– Qu’est-ce que cela peut apporter à une communauté chrétienne ? Je dirais trois choses :
Une connaissance plus fine de son environnement (et aussi des autres acteurs ; et il faudra se situer par rapport à ces autres acteurs, de façon à être complémentaires). Très important. Une communauté prend conscience du territoire qui est le sien, des situations des personnes qui y vivent et que souvent, on ignore.
Une transformation qualitative de la communion qu’est la paroisse. Car en réalité, le souci des plus vulnérables, contribue à la communion de l’Église. Il ne s’agit pas seulement d’une force de dispersion, il ne s’agit pas d’un puits sans fond qui va nous pomper une énergie folle ; ça peut être cela, c’est vrai ; mais en même temps, il y a là une puissance de rassemblement de la communauté, autour de ceux qui ne comptent plus, de même que les chrétiens se réunissent chaque dimanche autour de Celui qui n’a jamais voulu compter.
(en gros : il y a deux manières de rassembler un groupe : on se trouve un adversaire commun ; voire un ennemi : ça marche à tous les coups, mais ça ne fait pas une communion dans l’Esprit Saint. Et la 2e manière : on se rassemble autour des plus fragiles, des plus vulnérables, car ils nous appellent à laisser de côté nos rivalités pour répondre à quelque chose de bien plus important et bien plus urgent).
Je reprends ici ce qu’a dit une des personnes du groupe Place et Parole des Pauvres pour montrer ce qu’une communauté chrétienne gagne lorsqu’elle chemine avec les personnes en précarité : « quand on parle ici on n’a pas la sensation d’être jugé. On est à l’aise de dire ce qu’on veut, qui vient du cœur. Je remarque que je peux m’exprimer sans être jugée. On sent cette confiance, je ne peux pas expliquer… vous écoutez, vous ne jugez pas…ça me donne de l’assurance, comme s’il y avait quelqu’un qui me disait : parle ! ». Eh bien si une communauté chrétienne peut développer en son sein une telle ambiance, on peut parier que beaucoup s’y sentiront bien. Et seront très heureux de la rejoindre ! la communauté rayonnera et c’est aussi ainsi qu’elle sera missionnaire.

En tout cas, toutes les initiatives solidaires dans lesquelles des chrétiens sont engagés, on peut les regarder comme des fruits du travail de l’Esprit, et nous en réjouir profondément.
En même temps, nous savons bien, par expérience que quand Dieu nous donne sa grâce, il y a aussitôt des vilaines fées qui rôdent pour s’emparer ce qui vient d’être donné, ou bien le diminuer, le réduire, le défigurer.

Quelles pourraient donc être pour nous les pièges liés aux engagements solidaires ?

– Un souci de bien faire ; d’avoir une certaine réussite ; c’est tout à fait louable. Et de fait, il serait inquiétant qu’on s’engage vis-à-vis de personnes en situation de détresse sans vouloir que rien ne change pour elles. Donc oui, heureusement que nous avons envie que des choses changent !
– Seulement, souvent les problèmes sont plus lourds qu’on le croit. Et il arrive que les blessures sont si profondes qu’au moins en apparence, il n’y a pas d’amélioration. Alors, comment allons-nous réagir ? La tentation est grande de penser : nous on dépense une énergie folle, pour quels résultats ? Et l’on peut se décourager, ou pire, entrer dans un discours un peu accusateur : quand même, ils pourraient se bouger un peu plus ; finalement ils se sont installés dans l’assistanat, etc.
– Il y a alors une chose qu’on oublie ; c’est que lorsqu’on rejoint des personnes auparavant très isolées, marginalisées, toujours regardées de travers, quand elles sentent qu’il y a auprès d’elles des personnes qui tiennent à elles, eh bien pour ces personnes, c’est déjà une transformation énorme ; c’est une souffrance qui s’allège, une angoisse qui recule. La souffrance de ne compter aux yeux de personnes, l’angoisse de finir sa vie dans l’abandon total. Être délivré de ces souffrances, c’est en soi, une victoire sur la mort et sur le mal. En apparence, il peut ne pas y avoir de transformations spectaculaires ; mais ce changement est pour les personnes énormes. Et n’est-ce pas d’abord cela qui compte ?
Et puis, des personnes peuvent être profondément abîmées, et vivre avec Dieu quelque chose d’extrêmement fort.
Exemple de Marie Noëlle.

Si je me limite aux progrès que j’attends je risque de passer à côté de ce que la personne vit, elle ; notamment avec Dieu.
Cf Prières et cris d’en bas, p. 33.

  • Ce que l’on reçoit de la part des personnes qui connaissent la grande précarité, c’est d’être ramenés au cœur de la relation l’alliance. La relation d’alliance, c’est ce qui traverse toute la Bible ; c’est un type de liens par lesquels Dieu s’est fait connaître. C’est une relation qui n’a pas d’autre « pourquoi » que « parce que c’est toi » (à l’encontre des relations qui visent un résultat, qui se règlent sur le critère de l’utilité). Ce sont des relations qui parlent de lui, du donateur de vie qu’il est. Or, les personnes les plus vulnérables sont aussi les personnes les plus sensibles à la relation d’alliance. Voilà le trésor que les plus vulnérables portent aux communautés chrétiennes ; ils nous obligent à revenir sans cesse à des relations de type alliance.
  • Pour cela il faut qu’il y ait rencontre et chemin fait ensemble. Ça peut être un critère important dans nos activités : quelle place faisons-nous à la rencontre (la vraie rencontre, à parité, où chacun reçoit de l’autre). Et à l’amitié (viser l’amitié avec les pauvres, très important).
    Quelles pistes concrètes pour mettre en musique la diaconie ?
    Les plus pauvres n’entreront pas dans les églises s’il n’y a pas de lieux spécifiques pour qu’ils renaissent à leur propre parole (qui souvent s’est trouvée empêchée). De tels lieux sont importants.
    Inviter les chrétiens engagés dans les activités caritatives ou solidaires à relire ce qu’ils font : qu’est-ce qu’ils découvrent, qu’est-ce qu’ils apprennent :
  • Sur leur environnement
  • Sur la réalité de la grande pauvreté ou de l’isolement
  • Qu’est-ce que ça fait bouger en eux ? est-ce que ça ne nous ramène pas vers l’essentiel ? vers ce qui est le plus précieux ?
  • Est-ce qu’ils sont prêts à apprendre de la part des personnes en précarité sur Dieu ?

– Les inviter à partager cela avec la communauté (les prières universelles peuvent être un lieu pour cela).
– Chercher ce qui permettra à ceux qui ne sont pas prêt à des engagements importants, de rencontrer malgré tout des personnes en grande précarité (par ex. à l’occasion de pèlerinages à Lourdes ou ailleurs, autour d’opérations coups de main ; ou bien pour des temps festifs, des tables ouvertes paroissiales).
– Faire la fête : partager la joie de ces rencontres.

Pour le mot en finale de la journée :
Reprise à partir de ce que j’aurai entendu. Puis :

Demain nous allons fêter le St Sacrement ; c’est l’occasion pour les communautés chrétiennes de réentendre le cadeau assez extraordinaire que le Seigneur nous fait, de sa présence, de son corps et de son sang.
Dans le prolongement de la journée d’aujourd’hui, je vous propose de vivre cette fête du St Sacrement d’une manière un peu inhabituelle. Souvent, cette fête nous conduit à mettre au centre le sacrement de l’eucharistie : le pain et le vin consacrés, présences du corps et du sang du Christ ;

Mais si le Seigneur nous donne ainsi son corps et son sang, ce n’est pas pour en rester là. Ce n’est pas pour rester focalisé sur les espèces consacrées. C’est pour nous familiariser avec sa présence, afin que nous vivions toute notre vie dans sa présence, et que nous-mêmes, nous devenions comme des guetteurs de sa présence, que nous apprenions à la reconnaître.

Souvent on demande au Seigneur de nous aider – et c’est juste. Mais on peut aussi de temps en temps réfléchir autrement. Et nous demander comment moi, je peux prendre soin du Seigneur, comment je peux prendre soin de son corps.

On pourrait dire : très bien, mais où je vais le trouver, moi, le corps de Jésus ? L’eucharistie nous est un guide : ce qui nous est donné c’est un pain rompu, un sang versé. Le corps de Jésus se retrouve auprès de tous les souffrants. Et du coup, prendre soin des souffrants, prendre soin de leur corps, de leurs plaies, de leurs cicatrices, prendre soin de leur âme, de leur cœur souvent blessé – comme celui du Christ – prendre soin de toutes les personnes en détresse, ou bien isolées, séparées des autres, c’est prendre soin du corps du Christ.

Quand nous recevons son corps, nous recevons aussi un appel, un rendez-vous, avec son corps souffrant, en la personne de tous les souffrants.

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