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Mercredi des cendres : homélie de Mgr James

Publié le 20 février 2024

Retrouvez l’homélie prononcée par Mgr James à l’occasion de l’entrée en carême, le mercredi 14 février 2024.

Le carême commence. Certains ont déjà fait leur liste d’efforts de carême. D’autres manquent d’imagination ! Mais ça sert à quoi ces efforts de carême ? À rien si je n’ai pas d’abord entendu, médité la parole de Saint Paul : « Nous vous en supplions au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu ». A la veille du grand jubilé, 2024 est année de la prière. Pendant ce carême, j’invite à fréquenter le Seigneur davantage, dans l’écoute de la parole de Dieu et les sacrements.

Nous sommes à la fin d’une journée de jeûne ; tout en jeûnant, nous avons suivi un cours, préparé un examen, organisé une réunion, déroulé nos activités habituelles. À cause du jeûne, nous nous sentons fragilisés. C’est aussi vrai dans la foi : si nous ne nourrissons pas du Seigneur, nous allons devenir un désert spirituel. Cette journée de jeûne veut réveiller notre faim et notre soif du Seigneur, de Sa Parole, de ses sacrements. Voilà le carême : s’occuper du Seigneur pour qu’Il s’occupe de nous. Et le premier geste alors, c’est de L’écouter, Lui notre Dieu. « Aujourd’hui, écouterez-vous sa parole ? », crie le psalmiste. Plusieurs des 180 catéchumènes adultes du diocèse, avant même de se présenter à l’aumônerie ou à la paroisse, avaient lu un Évangile. Ils sont alors comme poussés vers le Christ, vers notre Dieu, encouragés à demander le baptême. Dans ce carême 2024, « gardons la Bible tout près de nous », comme aimait à nous répéter le Pape Benoit XVI. Écoutons le Seigneur, en lisant chaque jour un texte de l’Écriture. Et le samedi soir, ou le dimanche matin, avant de nous rendre à l’Eucharistie dominicale, méditons quelques instants au moins, un des trois textes de l’Écriture. Goûtons ces très beaux textes : ce sont des paroles d’amour de Dieu pour nous. En les méditant, le Seigneur nous transforme, guérit notre cœur car « la Parole nous dit-il, ne revient jamais à Dieu sans avoir porté son fruit ». Écoutons, méditons la Parole de Dieu et célébrons les sacrements.

Après l’imposition des cendres, va être proposé le sacrement de réconciliation où se retrouvent face à face, notre misère et la miséricorde du Seigneur comme l’évoque le Pape François, dans le beau texte de votre livret. Dans ce sacrement, parlons au prêtre de notre lien à la Parole de Dieu et de nos propres paroles. La Parole de Dieu est-elle accueillie dans ma vie ? Les paroles du Christ pénètrent-elles mes paroles, mes gestes à l’égard des autres ? Arrêtons-nous d’abord un instant dans cette cathédrale, nous rappelant les changements que le Seigneur, Sa Parole, ont opéré dans nos vies, et rendons grâce : c’est la confession de louange. Puis abordons les zones d’ombre. « Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur » (Lc 6,45). A partir de mes conversations habituelles, des textos et autres mails, quel est donc l’état de mon propre cœur ? Regardons humblement qui nous sommes. Mensonges, médisances, injures, dérisions, ragots, calomnies, pourrissent le monde et nos relations. Et parfois nous nous laissons gagner par ces poisons. Or, nous aspirons à plus beau. Nous avons besoin de la vérité entre nous comme le poisson a besoin d’eau, nous sommes faits pour la confiance entre nous, pour le respect de chacun, pour l’amitié. Faisons l’aumône de paroles aimables et encourageantes ! Si nous avons fait au fond de notre cœur, vraiment, l’expérience de la miséricorde du Seigneur à notre égard, son amour fou, passionné comme un amoureux, nous ne pouvons plus condamner notre frère par des paroles dures et méprisantes. «Aucune parole mauvaise ne doit sortir de votre bouche ; mais s’il en est besoin, dit Saint Paul, dites une parole bonne et constructive, profitable à ceux qui vous écoutent » (Ep 4, 29). Et quelle joie de le vivre !

En nous attachant à la Parole de Seigneur, en étant attentifs à nos propres paroles, nous faisons ce carême avec les autres et pour eux, pas tout seuls ! Nous sommes responsables les uns des autres. Faisons le carême les uns pour les autres. Par exemple, en famille, en aumônerie, en paroisse, tirons le prénom d’une personne, veillons à nos paroles avec elle, et offrons nos efforts pour elle. « Et ton Père qui voit dans le secret, te le rendra ». Et l’Esprit-Saint te remplira de joie. Oui, laissons-nous réconcilier avec Dieu, pour que nos communautés chrétiennes, nos aumôneries soient pour tous, le signe de la réconciliation possible. Alors, notre carême ne sera pas un devoir fastidieux, mais le temps favorable, le jour du salut. Amen

Le 14 février 2024

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