Dimanche 19 mai, près de 300 adultes ont reçu le sacrement de la confirmation. Retrouvez l’homélie prononcée par Mgr James.
Chers amis confirmands, merci après vos belles lettres reçues et merci aussi pour les lettres de vos accompagnateurs. Cette année le paquet des lettres était un plus haut que d’habitude ! Quel cadeau votre grand nombre ! Près de 300 adultes au point où il faut doubler la célébration ! Je pense en ce moment à Mgr Le Vert et à nos frères et sœurs présents à Notre-Dame ! Cette année, le vent de Pentecôte souffle fort, très fort ! Et la flamme de Pentecôte se répand d’une manière étonnante ! Souffle et flamme ! Mais Seigneur, pourquoi ces dons ? Je relis d’abord vos lettres pour essayer de comprendre.
Oui, « vint du ciel, comme un violent coup de vent », nous dit la première lecture. Ce violent coup de vent, cette brise légère aussi parfois, plusieurs l’évoquent dans leur lettre par exemple cette jeune professionnelle : « après des années difficiles, de grands déserts intérieurs, la foi, souffle de vie pour moi, m’aide à redonner sens à ma vie ». Plusieurs m’écrivent que le souffle les a comme poussés à entrer dans une église : « j’y ai trouvé refuge » m’écrit une maman ; « j’ai été saisi par la Beauté », ajoute un étudiant. Le souffle de Dieu pousse à des rencontres. L’un d’entre vous me cite ainsi une chaîne de témoins et remercie ainsi sa grand-mère, sa mère, un ami, et sa femme « elle qui priait a réveillé en moi ce désir sincère de Dieu ». Ou encore une maman qui est là, reçoit l’invitation de sa fille tout juste confirmée : « maman, c’est maintenant à toi, je crois que c’est le moment ». Une autre maman évoque son fils qui demande le baptême en CE1 : « Devant son élan de foi, il m’a donné les clefs pour parcourir mon propre chemin » . Oui que ce souffle de Dieu qui inspire nos rencontres, nos lectures est bon et vivifiant ! Un Papa venant d’une famille athée, est invité à un parcours alpha. Il se décrit comme invité interrogatif et intrigué et il découvre une « communauté forte et soudée, agréable et porteuse d’un message d’espérance ». Le souffle qui anime notre communauté chrétienne l’a saisi. Un étudiant confirmand ajoute après sa rencontre du groupe d’aumônerie à Bordeaux : « je n’ai pas toujours été fidèle au Christ à mon baptême ; mais lui le Christ ne m’a jamais quitté et il cite un psaume, se rappelant son parcours : « je me souviens des jours d’autrefois, je me redis toutes tes actions, sur l’œuvre de tes mains je médite ». Magnifique relecture !
Oui, le Souffle de Dieu vous a saisi. Il chante la paix, la joie dans la diversité de nos origines et de nos vies. C’était cela la première pentecôte à Jérusalem. Cette pentecôte, c’est aujourd’hui en Gironde. Après des années de silence ou de vide pour certains, vous avez été poussés sur la route, marchant sous la conduite de l’Esprit », dit St Paul. Et cela ne peut pas s’arrêter. Vous pouvez partir sur des chemins de traverse, mais il est là. Vous pouvez vous laisser embarquer par des tas d’aventure, mais il est là, lui l’Esprit de Vérité. Vous pouvez l’oublier, vous croire seuls au monde, mais il est là, lui l’Esprit d’Amour. Il est là dans votre vie pour toujours. Il est souffle, il est feu !
Permettez-moi une petite confidence. Quand, jeune, je faisais la lecture à la messe, je n’aimais pas trop la première lecture de la Pentecôte ! Il y a tant de noms bizarres et difficiles à prononcer : « parthes, mèdes et élamites, habitants de la Cappadoce…Phrygie, Pamphilie ! » Épreuve pour un lecteur ! Aujourd’hui, je l’écoute avec intensité et en tremblant : ce sont tous les pays des bords de la méditerranée : Turquie, Liban, Syrie, Iran, Israël, Palestine, Égypte, Lybie, Arabie. Autour de la Méditerranée, des tas de conflits ! Et j’élargis à l’Arménie, à l’Ukraine, au Kivu et aux épreuves en Haïti ou à Madagascar.. Dans quelques jours, la flamme olympique allumée en Grèce, va arriver dans notre région. Elle est porteuse bien sûr de la joie des sportifs de vivre les prochains jeux olympiques, mais porteuses de tant de rêves fous, désirs d’une trêve de tous les conflits, soif de paix, d’un monde plus fraternel. Et je comprends tant de gens d’acclamer cette flamme ; mais à la fin des jeux paralympiques à Paris, la flamme va s’éteindre ! Alors, frères et sœurs, moi qui suis de la génération des boomers, j’invite mes frères et sœurs de la même génération, mais aussi ceux et celles des générations X Y et Z, à zoomer sur notre assemblée ! Ici, une flamme ne s’éteint pas, la flamme de l’Esprit qui se pose sur nos têtes, qui descend dans nos cœurs et est appelée à se répandre dans nos familles, nos quartiers, notre monde ; c’est la flamme fruit de l’Esprit, flamme de l’amour, de la paix, de la joie, de la bonté… Rappelez-vous chers confirmands, à Saint Louis Beaulieu chacun, chacune, a nommé un don ou un fruit de l’Esprit qu’il désire porter ou transmettre. Rappelez-vous ce que vous avez dit. Oui, j’éprouve une immense joie, car dans ce monde, vous êtes les hommes et les femmes de cœur, au cœur animé par le Souffle de Dieu, au cœur habité par la flamme d’Amour. Avec vous, je chante les merveilles de Dieu. Amen.
« Continuons à parler de paix à ceux qui veulent la guerre, de pardon à ceux qui sèment la vengeance, d’accueil et de solidarité à ceux qui ferment la porte et qui érigent des barrières, de vie à ceux qui choisissent la mort, de respect à ceux qui aiment humilier, insulter et rejeter, de fidélité à ceux qui refusent tout lien, confondant la liberté avec un individualisme superficiel, opaque et vide. »
+ Mgr James