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Œuvrer pour la paix

Publié le 31 mai 2024
Colombe dans un ciel bleu orangé

Retrouvez l’édito de Mgr James pour le mois de juin 2024.

« La paix et la joie font partie des fruits de l’Esprit » (Ga 5, 22-23) ; ils sont à la fois, un don de Dieu et une tâche pour nous. Deux évènements du mois de juin m’en rappellent l’importance, le premier lié à notre pays, le second à notre diocèse.

Dans quelques jours, nous célébrons le 80ème anniversaire du 6 Juin 1944. En France, on sait les ravages de la dernière guerre mondiale : destructions de villes, morts, horreur des camps de concentration. Le 6 juin 1944 commence la libération de notre pays. Quelques mois après, la guerre s’achève. Comment alors organiser le pays ? Comment faire en sorte que cela ne recommence pas ? Avec courage et lucidité, des hommes osent aller à la rencontre des anciens ennemis, cherchant à fonder la paix avec eux dans la justice et le respect, cherchant à construire l’Europe. Robert Schuman, un des pères fondateurs, homme politique et chrétien, écrit alors : « Notre objectif doit être d’établir une communauté spirituelle entre les hommes et entre les nations. Ceux qui ont le bonheur de pouvoir y contribuer, par leur esprit de fraternité fondé sur une conception chrétienne de la liberté et de la dignité humaine, seront parmi les artisans d’une Europe rénovée et unie »[1]. D’une certaine manière, avant d’être une réalité économique et sociale, l’Union européenne repose sur un acte spirituel. Des hommes d’États, des peuples ont choisi la réconciliation, plutôt que la méfiance, la haine ou la vengeance. Cela se répète, en 1989, au moment de la chute du mur de Berlin.  « Apparemment, l’ordre européen issu de la deuxième guerre mondiale et consacré par les accords de Yalta ne pouvait être ébranlé que par une autre guerre. Et pourtant, il s’est trouvé dépassé par l’action non violente d’hommes qui, alors qu’ils avaient toujours refusé de céder au pouvoir de la force, ont su trouver, dans chaque cas, la manière efficace de rendre témoignage à la vérité »[2].  

Aujourd’hui, la guerre fait des ravages à l’est de l’Europe, et d’autres parties du monde ; la paix civile est mise à mal dans nos sociétés. Les institutions européennes déçoivent des catégories sociales ; les questions économiques, migratoires sont difficiles à résoudre. Tout cela peut susciter une perte de confiance. Oui, la paix est fragile. Elle n’est jamais acquise, toujours à accueillir comme un don et une tâche. « La paix ne peut s’obtenir sans la sauvegarde des biens des personnes, la libre communication entre les êtres humains, le respect de la dignité des personnes et des peuples, la pratique assidue de la fraternité »[3]. La seule lecture des lettres de confirmands adultes me dit comment la paix peut grandir par les échanges : des jeunes professionnels ont travaillé en dehors de leur pays, pour la réalisation de projets européens ; un autre évoque le programme Erasmus, ou une année de coopération ; des liens se tissent entre jeunes de pays différents.  Les papes contemporains, sans en cacher les imperfections, ont encouragé la construction européenne, pour affermir la paix dans le monde. Cela vaut bien un vote dans quelques jours ! Même les religieux et religieuses cloîtrés quittent leur couvent pour voter ! Et parmi les enjeux du vote, celui de la Paix. Belle mission pour nous : œuvrer et prier pour la paix.

Ce même mois de juin, nous vivons à Bordeaux, une vraie joie : l’ordination sacerdotale de deux nouveaux prêtres, Joseph et Paul. Tous les deux connaissent la joie d’être appelés par le Seigneur. Je souhaite que beaucoup connaissent cette joie, don de Dieu et tâche à accomplir pour la connaitre. Tant de jeunes s’interrogent : quel sens donner à ma vie ? Quelles orientations choisir ?  Pour les chrétiens, ces questions se font prière : Seigneur, à quoi m’appelles-tu ?  Ce n’est pas une question pour quelques-uns. Ce doit être la prière de tous, et à tous les âges. C’est notre joie de découvrir grâce à la méditation de la Parole de Dieu, grâce à des partages en groupe, grâce aux sacrements, que le Seigneur nous éclaire pour nos choix quotidiens, pour nos choix de vie. C’est notre joie, pour nous personnes engagées près des jeunes, ministres ordonnés, consacrés ou personnes laïques, d’aider chacun à discerner les appels de Dieu.

Dans les paroisses, mouvements ou aumôneries, il y a une vraie joie à accueillir de nouveaux prêtres. Et la joie est liée d’abord à ce qu’ils sont, plus qu’à ce qu’ils font.  En effet, en présidant la communauté chrétienne, l’Eucharistie dominicale, les prêtres rappellent que l’Église n’est rien sans son Seigneur. Un chrétien disait : « une communauté chrétienne a besoin qu’on lui dise que ce qu’elle vit, ça vient d’ailleurs ! ». Belle mission des prêtres que de tourner vers Dieu, Sa présence parmi nous ! En effet, quelle joie d’accueillir les dons de Dieu ! Grâce aux sacrements de l’Eucharistie, de la réconciliation et aux autres, la vie, l’amour, le pardon, la joie, la sainteté de Dieu sont donnés.

Le 23 juin prochain, à la cathédrale, notre assemblée sera un reflet de l’Église, Corps du Christ où les membres sont divers mais tous nécessaires à la vie du Corps. Dans l’Église, le risque c’est la dislocation du Corps tout entier. Les prêtres veillent aux endroits du corps les plus fragiles : les articulations entre les membres. Ils servent la communion entre tous.  D’ailleurs, pour leur joie, eux-mêmes ne sont pas isolés : le jour de l’ordination, les jeunes prêtres sont accueillis par leurs aînés. Et ils sont entourés de laïcs engagés, de diacres, de consacrés, de parents et de jeunes. Notre ministère ne s’envisage qu’avec eux et pour eux.  Alors pour l’Église en Gironde, les prêtres indispensables ? Oui, sans aucun doute. Car plus l’Église est vivante, plus elle a besoin de ministres ordonnés. C’est un ministère essentiel pour l’Église. Avec joie, accueillons le don de deux prochains prêtres et prions pour les vocations.

+Jean-Paul James

[1] Robert Schuman, « la mission de l’Europe », in « la politique pour vocation » Salvator, 2022, p 119
[2] Saint Jean-Paul II, encyclique « Centesimus annus », 1991, n°23
[3] Catéchisme de l’Eglise Catholique, n°2304

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