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Messe chrismale 2024 : homélie de Mgr James

Publié le 29 mars 2024
Photo de Mgr James prêchant entouré de prêtres du diocèse

Retrouvez l’homélie de Mgr James prononcée à l’occasion de la messe chrismale, le lundi 25 mars 2024.

Les évènements du monde (attentat de Moscou, conflit en Ukraine, drame de Gaza, guerre au Kivu, ou épreuve en Haïti) nous préoccupent. Les listes de conflits ou de problèmes à résoudre s’allongent. Beaucoup parmi nous sont inquiets ou découragés. Alors, la messe chrismale de ce soir est pour nous. L’Évangile est Bonne Nouvelle : le Christ Jésus, envoyé du Père, prend soin de nous. Et Il nous équipe pour prendre soin de nos frères et sœurs en humanité. 

Oui, Il prend soin de nous. La scène évangélique se passe à une époque de grande violence. À la synagogue de Nazareth, c’est la liturgie de la Parole, comme pour nous en ce moment. Jésus déroule le rouleau de papyrus, proclame la Parole, referme avec ses mains le rouleau. Et il commente : « aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture ». Bouleversant, saisissant et si bref passage : du texte au corps. Du texte d’Isaïe au Corps du Christ.  Voilà notre foi ! C’est dans un corps humain, dans le Corps de Jésus que la Parole de Dieu s’accomplit et se réalise. Du texte au Corps ! Par son Corps, Jésus fait passer le message et prend soin de nous : Il regarde l’un avec amour ; Il tressaille de joie ou transpire d’angoisse ; Il prend un malade par la main ou embrasse un enfant ; c’est un langage universel, le langage du corps, le langage de l’amour. Plusieurs parmi nous, ont appris l’hébreu ou le grec pour mieux comprendre la Parole de Dieu dans les Écritures. C’est tellement précieux. Mais il n’y a pas besoin d’être exégète pour être sauvé. En revanche, on ne peut pas être sauvé sans apprendre le langage de l’amour. C’est ce langage que le Verbe fait chair a parlé pour traduire humainement, en actes, l’amour dont Dieu nous aime. Jésus proclame la libération des captifs, la lumière pour les aveugles, la délivrance pour les opprimés. Ça se manifeste comment ? Par des idées, des concepts, des valeurs ? Non. Par un Corps, le Corps du Christ, par les gestes du Corps du Christ. Et nous continuons cette œuvre du Christ Jésus. Aujourd’hui, nous sommes les yeux, les oreilles, les mains, le Corps du Christ pour ce monde fatigué et inquiet. Jésus n’a pas d’autre cœur pour aimer le monde que le nôtre. Les 1er et 2 juin prochains, dans le diocèse, nous en ferons mémoire lors de la fête de la diaconie ! Nous rendrons grâce et je rends déjà grâce ce soir pour tant de personnes qui « tendent la main » ( Sainte Jeanne de Lestonnac) et vivent ces gestes fraternels, de solidarité, de soutien, de rencontres à l’égard de nos frères et sœurs en difficultés, à cause de problèmes de santé, de grand âge, ou de problèmes sociaux. À la suite du Verbe fait chair, nous passons du texte au Corps et portons soin des membres souffrants.

Cela fait partie de l’engagement de l’évêque le jour de son ordination : « voulez-vous accueillir au nom du Seigneur, les pauvres, les étrangers et tous ceux qui sont dans le besoin ? Oui, je le veux » Pour être aidé et stimulé dans cette mission, l’évêque est entouré des diacres dont on fête cette année les 60 ans du rétablissement de leur ministère. Dans nos assemblées et nos groupes, pour l’édification de l’Église, les diacres veillent au service de la charité, à la place des plus éloignés, des plus fragiles, des plus blessés. Merci aux diacres qui depuis 1983 (année de l’ordination du premier diacre, André Saunier en Gironde), ont accepté l’appel du Seigneur, merci à leurs épouses qui soutiennent leurs maris, à leurs enfants qui les accompagnent. Je suis heureux d’œuvrer avec eux.

Oui, belle et difficile mission que celle des diacres mais aussi belle et difficile mission que la nôtre, baptisés, confirmés, ordonnés, consacrés. Elle est impossible sans l’accueil du don de Dieu. Hier, aujourd’hui et demain, le Seigneur, par ses dons, veut prendre soin de notre corps, de notre cœur pour vivre nos missions dans nos familles, les écoles, les associations, les paroisses. C’est le signe des huiles bénies et consacrée. Nous sommes dans l’année des Jeux Olympiques. Nous allons applaudir tant de performances d’athlètes. Mais ces athlètes le savent : ils ont besoin de soigneurs, de kinés, et on va enduire leurs corps d’huiles qui fortifient. Voilà le signe pour nous ! Huile bénie pour les corps fragiles des catéchumènes affrontés au combat spirituel ; huile de douceur et de force pour les personnes malades tentées par le découragement et ayant l’impression parfois qu’elles sont un poids pour les autres (je pense à mes frères et sœurs en fin de vie à un moment où nous évêques avons dit notre inquiétude sur un projet de loi soumis bientôt au parlement). Huile parfumée et consacrée du Saint chrême pour les baptisés et confirmés qui répandront la bonne odeur du Christ, de l’amour du Christ pour le monde ; Saint chrême pour nous prêtres, huile répandue sur nos mains. Et pourquoi sur nos mains ? Pour qu’elles deviennent les mains du Christ, dans l’accueil de tous, pour la célébration des sacrements de l’Eucharistie et du pardon quand nous imposons les mains sur les oblats ou sur les personnes, dans le souci de la communion entre tous. Il est beau ce ministère. Merci, chers frères de l’exercer aujourd’hui, dans des conditions parfois difficiles. Merci aux prêtres et diacres jubilaires. Merci aux séminaristes pour leur audace à se rendre disponibles. J’ose appeler de nombreux jeunes à ces ministères ordonnés et à la vie consacrée pour la joie de tous. Et je les confie au Seigneur. Oui, le Seigneur prend soin de nous baptisés, confirmés, consacrés, ordonnés. Il nous encourage, nous console et nous fortifie. Quelle joie cette messe chrismale. Rendons grâce Amen. 

Messe chrismale 2024

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