Jumelage : un prêtre Camerounais en mission en Gironde
Alors que je découvre cette nouvelle terre de mission, j’ai envie de vous dire « n’ayez pas peur », car c’est la première fois que certains paroissiens reçoivent des pères missionnaires venant d’Afrique.
Je suis prêtre du diocèse de Doumé-Abombang, jumelé avec l’archidiocèse de Bordeaux depuis près de 2 ans. Je suis arrivé, le 8 novembre dernier pour rendre un service pastorale dans votre diocèse et je suis aujourd’hui vicaire dans le secteur pastoral de La Réole/Monségur, au côté du P. Yves-Maurice Zambo, lui même issu du diocèse de Doumé-Abombang.
C’est ma première venue en Europe et en France, j’étais jusqu’ici vicaire dans une paroisse rurale de notre diocèse, dans l’Est du Cameroun. Un matin, j’ai reçu un email de mon évêque m’annonçant qu’il souhaitait m’envoyer comme prêtre Fidei donum à Bordeaux. Mon premier réflexe a été d’aller voir sur Internet pour mieux connaître ce diocèse vers lequel j’étais envoyé. J’ai été marqué par son étendu et le fait qu’il comptait près de 600 églises.
Entre cette première « découverte » et mon départ, j’ai dû ensuite réaliser plusieurs démarches administratives pour obtenir le visa et finalement arriver à Bordeaux début novembre.
Le premier choc a été bien sûr le grand froid ! Imaginez, je suis passé de 32 degrés au Cameroun à 9 degrés en sortant de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. Heureusement pour moi, le P. Yves-Maurice Zambo, qui est venu me chercher en voiture, avait prévu un grand manteau pour me couvrir.
Dès le lendemain, j’ai célébré ma première messe en l’église Notre-Dame de Lorette. Petit à petit je découvre la culture française et essaie de m’adapter à ce que je rencontre. J’ai la chance d’avoir été, dès le séminaire, formé à une certaine ouverture à la catholicité de l’Eglise et à sa diversité. Notre diocèse compte plusieurs prêtres Fidei donum, qui viennent d’autres diocèses du Cameroun ou de pays voisins. J’ai aussi suivi ma formation au sein de deux séminaires, l’un dans mon diocèse, l’autre à Douala, me préparant ainsi à servir ad intra comme ad extra, et à rendre témoignage au Christ, à son Eglise et à son peuple partout où il se trouve.
Alors que je découvre cette nouvelle terre de mission, j’ai envie de vous dire « n’ayez pas peur », car c’est la première fois que certains paroissiens reçoivent des pères missionnaires venant d’Afrique. Dans le passé, nous avons beaucoup reçu de l’Eglise de France, aujourd’hui c’est à nous de donner en retour. Enfin, on me dit que le froid de l’hiver doit encore arriver, souhaitez-moi donc beaucoup de chaleur humaine pour m’aider à m’adapter à ce nouveau climat !