Une année scolaire et pastorale sachève. Enfin les vacances !

Je rends grâce à Dieu,
des dons qu'Il nous a fait
au cours de cette année. 

Retrouvez l'édito de Mgr James pour le mois de juillet 2022.


Avant de partir, les rendez-vous se multiplient. Il y a de l’agitation : chacun veut boucler un dossier, régler une affaire, bien préparer l’agenda de l’année prochaine ! Avant de classer définitivement le dossier de l’année 2021-2022, bien chargé en évènements, et pour ne pas en rester à du simple ressenti (« C’était super ! » ou « c’est la pire de mes années ! »), je propose trois verbes à méditer, en nous retirant quelques instants, seuls devant le Seigneur : accompagner, relire, remercier.

 

Accompagner

Depuis septembre dernier, qu’avons-nous fait ? Qu’est-ce qui a marqué notre année : un évènement de l’Église ou du monde, une intervention, une célébration ? Qu’en retenons-nous pour nous ? Et puis, nous prêtres, diacres, personnes laïques engagées dans l’Église, que retenons-nous de notre mission ? Souvent, celle-ci consiste à accompagner des personnes, enfants, jeunes ou adultes, personnes malades, groupes. Pouvons-nous repenser à notre accompagnement ? Nous pouvons le faire en méditant l’accompagnement d’une personne par le Christ, par exemple son accompagnement de la Samaritaine (chapitre 4 de l’Évangile de saint Jean), ou encore l’accompagnement des deux disciples d’Emmaüs (chapitre 24 de l’Évangile de saint Luc). Nous pouvons le faire à partir de la réflexion d’un philosophe :

« Si je veux réussir à accompagner un être vers un but précis, je dois le chercher là où il est et commencer là, justement là. Celui qui ne sait faire cela, se trompe lui-même quand il pense pouvoir aider les autres.

Pour aider un être, je dois certainement comprendre plus que lui, mais d’abord comprendre ce qu’il comprend. Si je n’y parviens pas, il ne sert à rien que je sois plus capable et plus savant que lui.

Si je désire avant tout montrer ce que je sais, c’est parce que je suis orgueilleux et cherche à être admiré de l’autre plutôt que l’aider. Tout soutien commence avec l’humilité devant celui que je veux accompagner ; et c’est pourquoi je dois comprendre qu’aider n’est pas vouloir maîtriser mais vouloir servir. Si je n’y arrive pas, je ne puis aider l’autre. » [1]

  

Relire

Il est dit au Psaume 110 : « De ses merveilles, il a laissé un mémorial ». Dit autrement : le Seigneur a voulu qu'on rappelle ce qu'Il a fait.  Car c'est dans notre histoire qu'Il est à l'œuvre.  Cette histoire est non seulement l’histoire de Patrick, de Sylvie, ou de Vincent ; elle est aussi l’histoire de Dieu avec Patrick, Sylvie ou Vincent. Histoire sainte donc. Il est important d’inviter à faire mémoire : à travers les évènements du monde (par exemple la guerre en Ukraine, les élections en France, l’épidémie de covid, etc)  à travers les évènements de l’Église (le rapport de la Ciase, la réflexion sur la synodalité de l’Église, etc) qu’est-ce qui nous a touchés ? Comment avons-nous reconnu le Seigneur présent et agissant en nous et autour de nous ? En effet, relire sa vie et son histoire, c’est se donner la chance d’y rencontrer Dieu et d’affiner un regard. Relire, c'est « faire des liens qui révèlent un don à accueillir, une lumière à recevoir, un chemin à suivre » (Claude Viard sj.). Dans une année, il y a eu des évènements heureux, d'autres douloureux. Il y a des réussites et des échecs. La fatigue aidant, le tempérament peut nous faire voir tout en noir. La relecture va nous éviter le piège du découragement. Rappelons-nous le récit des disciples d'Emmaüs : ils commencent à raconter leur histoire à ce « divin Pèlerin » qui marche avec eux, sur le mode du « tout va mal ». Et Jésus ressuscité, reprenant l'histoire de Moïse et des prophètes, leur fait lire autrement leur vie. Les deux disciples retrouvent alors élan, paix, et joie. Prenons le temps de la relecture devant le Seigneur.

 

Remercier

J’écris ces quelques lignes au lendemain de la belle célébration d’ordination des trois nouveaux prêtres du diocèse. Et je veux faire mémoire de tous les rassemblements, rencontres, échanges qui se sont déroulés au cours de l’année pastorale qui s’achève. Il y a tant de motifs de reconnaissance les uns à l’égard des autres. De mon côté, j’exprime ma gratitude aux personnes données, généreuses, disponibles qui se mettent au service des paroisses et services de l’Église en Gironde, aux membres des différents conseils paroissiaux et diocésains. Merci à celles et ceux qui achèvent leur mission cette année, dans un lieu ou l’autre, dans une tâche ou l'autre. Merci à tous pour le service que vous rendez au diocèse. Et avec vous, je rends grâce à Dieu, des dons qu'Il nous a fait au cours de cette année.

 

                                                                            Reposez-vous bien cet été !

Jean-Paul James
Le 27 juin 2022

 

 [1] Kierkegaard, in Document-Episcopat, 2017, n°4,
"jeunes professionnels", p. 69