Prendre le temps d'une relecture croyante de l'année

Nous relisons l’année en disciple-missionnaire du Christ : dans l’ordinaire des jours, dans les évènements affrontés, nous cherchons les traces de Dieu.

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Retrouvez l'éditorial de Mgr Jean-Paul James, archevêque de Bordeaux, paru dans le numéro de l'été 2021 du journal "Eglise catholique en Gironde".

Une année scolaire et universitaire s’achève ! Année très particulière ! Avant de profiter de quelques jours de vacances si nécessaires, j’invite chacun à relire son année. Depuis septembre dernier et à cause de l’épidémie, les évènements n’ont pas manqué dans la vie ecclésiale et sociale. Comment avons-nous vécu cette année ? Quel évènement nous a marqués davantage ? Quelle rencontre ?

Nous faisons cette relecture de l’année sous le regard de Dieu. Nous ne faisons pas un bilan comptable ; nous n’avons pas de note à nous mettre. Nous relisons l’année en disciple-missionnaire du Christ :  dans l’ordinaire des jours, dans les évènements affrontés, nous cherchons les traces de Dieu. Notre histoire est une histoire sainte, car le Seigneur nous a accompagnés dans chacune de nos journées : jours heureux ou tristes, jours d’inquiétude ou jours plus sereins, jours mornes ou débordants d’activités. « Et moi, je suis tous les jours avec vous » (Mt 28, 20).

Souvent dans nos bilans d’année, nous en restons au quantitatif : « j’ai eu une année bien remplie ». Ou à l’inverse : « il ne s’est pas passé grand-chose ». Parfois, on dresse la liste des activités, de tout ce que nous avons fait concrètement. Il faut aller au-delà. « Les évènements qui ont été vécus ne sont rien en eux-mêmes. Seule compte la manière dont nous les faisons nôtres en leur donnant un sens. L’homme qui ne revient pas sur ce qu’il a vécu en reste à la surface de lui-même »(J Thomas,sj). Prenons le temps de faire une relecture croyante de cette année si exceptionnelle à plus d’un titre. Revenons sur les effets produits en nous, par ce que nous avons vécu ; reconnaissons les fruits que nos choix ont pu porter ou ne pas porter.

Relire notre année, c’est-à-dire nous placer en présence du Seigneur, et sous son regard. Nous relisons notre année comme on relit son existence avec un ami. Nous invitons le Christ à faire mémoire avec nous de rencontres, de célébrations, de réunions partagées, d’actions menées. Nous faisons alors l’expérience que tout peut Lui être remis. Tout, avec Lui, peut être nommé : l’ombre et la lumière. Tout ce qui fait une journée, une année peut être partagé avec le Seigneur miséricordieux qui nous reçoit et nous écoute. Le Christ Jésus nous convie à Lui faire part du quotidien de nos vies, pour qu’on Le trouve en toutes choses.

Ayant relu cette année peu ordinaire, enfin arrivent les vacances ! C’est un temps heureux et désiré par tous, jeunes, familles, communautés chrétiennes. Bien sûr, nous ne pouvons pas oublier ceux, nombreux, qui ne pourront pas partir : personnes âgées dans des EHPAD, familles en difficultés sociales, jeunes devant travailler pour payer leurs études, et tant d’autres... Pour beaucoup, ce temps de l’été, est celui du repos, de la détente, de la disponibilité à la famille, aux proches, de l’ouverture à la beauté de la nature et aux œuvres culturelles et artistiques. Les vacances, c’est un changement de rythme.  Nous avons besoin de ces ruptures, nous avons besoin de ralentir nos activités et de changer d’habitudes, de prendre son temps !

Nous avons aussi besoin d’énergies nouvelles pour envisager la prochaine année scolaire.  Pour plusieurs familles chrétiennes, l’été est l’occasion de vivre un temps fort spirituel. Pèlerinage, rassemblement, récollection, lectures, pendant les vacances, nourrissent notre foi et notre vie chrétiennes : nous en avons besoin. Et, si nos vacances nous font quitter la région, n’hésitons pas à visiter les communautés chrétiennes d’autres diocèses, à être curieux sur les projets, les initiatives de nos frères et sœurs dans la foi : les visitations sont sources de joie et d’encouragement !

De mon côté, même en période de confinement et d’assemblées réduites, l’année scolaire et universitaire qui s’achève m’a donné de vivre de nombreuses premières visites, de rencontrer, pour la première fois, de nombreux groupes et personnes du diocèse. À quelques jours des vacances, j’ai une pensée particulière pour ceux qui se sont engagés dans la vie de l’Église catholique en Gironde, à différents niveaux. Certains d’entre eux quittent la région ; d’autres arrêtent ou changent de mission. À tous, prêtres, diacres, personnes consacrées, laïcs engagés, j’exprime ma gratitude pour le temps et l’énergie qu’ils ont mis au service du Christ et de son Évangile, dans le diocèse de Bordeaux.


Bonnes vacances !

+ Jean-Paul James
Archevêque de Bordeaux, Évêque de Bazas

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