Pèlerinage de rentrée à Verdelais : homélie de Mgr James

Lorem ipsum dolor sit amet
Retrouvez l'homélie de Mgr Jean-Paul James à l'occasion du pèlerinage de rentrée le 4 septembre dernier à Verdelais.

Alors, chers amis, voilà la récompense du pèlerinage à Verdelais ? C’est cela le programme pour cette année, les paroles exigeantes de Jésus ? Renoncer à tout ? Prendre sa croix ? Mais c’est du fanatisme, me disait un paroissien ! Comment on va tenir toute l’année avec un programme pareil ? À la fin de cette journée, je crois que Jésus nous répondrait : c’est ce que vous avez cherché à vivre aujourd’hui à Verdelais ! Et avec joie ! Pour en parler, je prends trois verbes : suivre, s’asseoir et combattre. Trois verbes pour l’année. Programme dynamique, tonique, qui entretient la jeunesse de cœur. Programme de Notre-Dame.

Ce matin, nous avons commencé par une marche, comme les foules de l’Évangile. Pas n’importe quelle marche ! Marcher avec Jésus, suivre Jésus. La foi chrétienne, ce n’est pas statique, on ne s’installe pas ! Notre foi se transforme, elle s’approfondit ! On ne recommence pas tout comme l’année dernière ! Car ce qui nous est demandé, ce n’est pas seulement d’être catholique, de célébrer les grandes fêtes, mais d’être disciple du Christ, de le suivre, de le connaitre mieux. Comment ? Jésus est clair : en le préférant à tout, même à son père, sa mère ou ses enfants ! C’est votre choix en venant ici : par exemple, aujourd’hui, en participant au pèlerinage de Verdelais, plusieurs ont renoncé à une heure de sommeil supplémentaire ou au repas familial du dimanche ! Notre manière modeste mais si importante de  vivre la préférence du Christ ! Préférer Jésus ? Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Serait-il un concurrent de nos amours humains ? Faut-il mépriser frères, sœurs ou parents ? Faut-il opposer l’amour de Dieu et l’amour de la famille ? Assurément non ! Jésus n’est pas contre la famille, loin de là ! Mais Dieu seul est Dieu, il est à mettre à la première place. En ce début d’année scolaire, Seigneur, c’est toi d’abord qui comptes et pas une baignade à Lacanau ! Au début de la semaine, le dimanche, c’est toi d’abord qui comptes. Pour bien vivre notre année, pour aimer le conjoint, les enfants, les parents, les frères et sœurs, le Seigneur est premier. Non pas un concurrent, mais un compagnon de route : suivre Jésus, comme Notre-Dame, première disciple du Christ.  

Tu veux suivre Jésus ? Alors « commence par t’asseoir ». Pourquoi ? Jésus le dit :  nous portons nos croix, c’est-à-dire un défaut, une faiblesse, une blessure. Dit autrement, nous ne suivons pas Jésus dans l’idéal, mais dans la réalité de nos vies, parfois éprouvantes. Pour cela, « commence par t’asseoir ». Bien sûr, c’est le début de l’année et nous sommes frais et dispos, bronzés et reposés. Alors, certains foncent ! Il y en a qui se lancent dans l’année à cent à l’heure en limite de surchauffe et de burn out !  « Commence par t’asseoir », dit Jésus. Nous asseoir, nous poser, attention à l’activisme ! Commence par t’asseoir pour penser ton objectif de l’année, ton projet ! Commence par t’asseoir, car tu portes aussi les croix que tu as choisis, c’est-à-dire les exigences de l’Évangile. Et il y en a des exigences ! Jésus n’essaie pas de gonfler les effectifs, en camouflant les exigences. Il n’a jamais promis que le catéchisme serait une partie de plaisir, que le mariage chrétien ou la prêtrise serait rose tous les jours, que la paroisse vivrait un conte de fées et qu’on serait adulés ! Notre-Dame entend Syméon lui dire : un glaive te transpercera le cœur ! Les paroles du Christ sont réalistes. Alors, commence par t’asseoir ! C’est ce que nous faisons aujourd’hui en écoutant l’enseignement de M Landete, en prenant le temps de la prière et de l’adoration, en s’arrêtant, émerveillés, devant un des paysages de notre Gironde, en goûtant la joie d’être près de son conjoint, d’un ami, sans avoir trop de choses à se dire, mais en étant là ! Le devoir de s’asseoir, chers couples des END ! Notre-Dame, nous dit-on à Noël, méditait toutes ces choses en son cœur ! Cette année, quand as-tu prévu de t’asseoir ?

Suivre, s’asseoir et combattre comme ce roi de la parabole, comme les combattants du feu, les pompiers qui ont fait notre admiration, cet été. Tenaces, courageux, ils ont lutté pied à pied contre ce feu destructeur !  Combattre avec le Christ, contre les forces destructrices de l’égoïsme, du mépris, de l’indifférence, Combattre pour l’amour, la vie, la joie. Et sans jamais nous lasser. Ici, Notre-Dame de Verdelais, consolatrice des affligés ne cesse de mener le combat pour la vie de ses enfants, par amour pour ses enfants : elle agit, elle intercède. Les ex-voto le disent. Elle nous pousse à ne pas verser dans l’amertume ou le découragement. Quand le monde ne va pas bien, il ne s’agit pas de rester là à pleurnicher, ou à attendre que Dieu détruise ce monde-là pour en donner un autre plus propre ! Non, mais comme Jésus, comme Notre-Dame, consolatrice des affligés, mettre toutes nos forces pour aimer davantage ! Voilà un beau programme, pour nous, nos familles, nos paroisses ; nous choisissons de ne pas être seulement catholique, mais de suivre Jésus, de nous asseoir près de lui. Nous choisissons non pas le confort, mais le beau combat de l’amour. Et celui qui vit ce programme, le programme du Christ, ne perd rien, absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande. Car Lui « le Christ n’enlève rien, il donne tout » (Benoit XVI). Amen.


Dimanche 4 septembre 2022
Notre-Dame de Verdelais.

Pèlerinage de rentrée à Verdelais 2022