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Mgr James présente ses vœux pour 2023

Publié le 12 janvier 2023
Photo de Mgr James sur fond bleu

À l’occasion de la messe du nouvel an, le 12 janvier dernier à la Maison Saint-Louis Beaulieu, Mgr James a souhaité ses vœux aux fidèles du diocèse de Bordeaux.

Dans l’édito de janvier, j’ai laissé un mot pour exprimer mes vœux, le mot « Jeunesse ». C’est sans doute un des âges de la vie, éphémère. C’est aussi un état d’esprit. Je nous invite à cultiver la jeunesse d’esprit et de cœur, en prenant le Christ comme compagnon : « Il vit, le Christ, notre espérance et il est la plus belle jeunesse de ce monde. Tout ce qu’il touche devient jeune, devient nouveau, se remplit de vie » (Christus vivit n°1). Je retiens quelques caractéristiques de la jeunesse d’esprit et de cœur, qui n’est pas liée toujours à l’âge de nos artères : il y a des jeunes qui sont vieux avant l’âge. Et des arrière-grands-parents qui étonnent leurs familles par leur jeunesse de cœur. Être jeunes : c’est savoir fêter les bonnes nouvelles. C’est regarder l’avenir avec espérance, entretenir les amitiés, être attrayant et créatif. 

Oui, savoir fêter les bonnes nouvelles. Et à ce sujet, je voudrais faire mémoire très brièvement de l’année dernière. Il n’y a pas eu que des épreuves et des difficultés. Il y a eu des évènements diocésains heureux grâce à vous :  rassemblements, réunions, pèlerinages, célébrations. Merci. Quel est l’enjeu de ces rencontres ? Exprimer notre joie de faire partie d’une même famille : paroisses, mouvements, services, congrégations, associations œuvrant dans ce diocèse, jeunes et moins jeunes de Saint-Estèphe à Bazas, de Sainte-Foy-la-Grande à Arcachon, en passant par Bordeaux et son agglomération. Pour un catholique à l’esprit et au cœur jeunes, les fêtes sont désirables : on y célèbre la joie d’être ensemble, la joie de former un corps où chacun a sa place. À côté des jours difficiles, des réunions parfois fastidieuses, il y a besoin de quelque chose qui soit au-delà du quotidien ennuyeux, il y a besoin des joies de la fête. Merci à vous tous de permettre ces rencontres, en les organisant ici à la Maison diocésaine Saint-Louis-Beaulieu, à l’archevêché ou dans les paroisses. À ce sujet, je ne veux pas oublier la grande fête prévue pour les jeunes et jeunes professionnels en 2023 : les JMJ à Lisbonne. J’apprenais des responsables hier, qu’à 6 mois de l’évènement, près de 350 jeunes de Gironde sont déjà préinscrits. Et ils vont être attrayants et créatifs ! Je pense aussi à l’inauguration du Campus François d’Assise prévue en mars prochain.

Garder la jeunesse d’esprit et de cœur, c’est regarder l’avenir avec espérance. Je dis bien espérance, et je la distingue de l’espoir et de l’optimisme. Nous savons les nuages noirs qui menacent le monde : la dramatique guerre en Ukraine et ses conséquences terribles pour ce pays, mais aussi pour notre Europe, et pour la vie économique et sociale. Lors de la fête de Saint-André, nous avons entendu aussi des responsables de la société civile, dire leur inquiétude par rapport à l’été prochain dans les forêts girondines. J’entends, à la veille de la Saint-Vincent, les préoccupations du monde viticole. Et je n’oublie pas la difficulté des logements pour tant de sans-abris. Pour les étudiants de la Paillère rencontrés hier soir, il y a également la question écologique. Oui, des questions graves et importantes en 2023. Pour autant, je lis la croissance démographique de notre département, en particulier à cause du solde naturel positif (supériorité des naissances sur les décès). Bien sûr, les actes religieux tendent à diminuer dans le diocèse. Mais, phénomène national, croissance étonnante du catéchuménat des adultes et des jeunes. Et ils sont créatifs, ces catéchumènes ! Je note aussi l’augmentation du nombre de gens qui se forment grâce à l’IPB. Ils ont de belles idées neuves. Je suis sûr que le rassemblement des EAP le 25 mars va nous encourager aussi par ces « pépites » qu’ils vont nous proposer. Oui, regarder l’avenir avec espérance ! J’avais aimé la conférence du dominicain Adrien Candiard, sur le thème. J’ai aimé aussi cette philosophe française, Madame Pelluchon sur le même thème : « l’Espérance, écrit-elle, naît de la traversée du négatif, de l’épreuve du mal et même de la souffrance, qui dissipent les rêves de grandeur ». Et selon les mots de Péguy : « L’Espérance voit et aime ce qui n’est pas encore et qui sera ». Elle est la capacité à voir dans le présent chaotique les signes avant-coureurs de ce qui n’est pas encore totalement là, mais peut être annoncé, et ouvre l’horizon qui, jusque-là, était bouché. L’image biblique que l’on trouve chez Ézéchiel qui parle d’une vallée pleine d’ossements desséchés se recouvrant de chair témoigne de ce passage de la mort à la vie, de la dépression à la vitalité, qu’est l’espérance. J’ai été tellement touché, à l’occasion de l’exposition sur les Justes parmi les Nations, d’entendre cette vision d’Ézéchiel en présence des représentants juifs de Bordeaux alors que nous évoquions la Shoah. Oui, regarder l’avenir avec espérance ! 

Enfin, entretenir les amitiés et les rencontres fraternelles. Nous le vivons ici par toutes les rencontres. Mais aussi dans la prison de Gradignan, les squats de l’agglomération, les hôpitaux, Ehpad, centres de soins palliatifs à l’heure des débats sur la fin de vie : à ce sujet, nous avons vécu une soirée de prière à Saint-Médard-en-Jalles. J’ai eu la joie d’entendre ce qui s’est passé avec des ukrainiens, le 7 janvier. En 2023, sera inauguré le centre de soins près de l’église Saint-Nicolas pour les SDF, dans une belle collaboration entre la Société Saint-Vincent-de-Paul, le Pain de l’amitié et l’ordre de Malte.  Tous ainsi témoignent du Dieu qui aime la personne humaine et veut la vie pour elle, ils manifestent ainsi quelque chose du vrai visage de Dieu. Oui, nous voulons servir l’humanité blessée, souffrante de nos contemporains, à cause de l’Évangile. 

Tout cela évoque notre mission d’annonce de l’Évangile : « Essayer de construire le monde avec son Évangile n’est pas la même chose que de le faire seulement par sa propre raison. Nous savons bien qu’avec lui la vie devient beaucoup plus pleine et qu’avec lui, il est plus facile de trouver un sens à tout. C’est pourquoi nous évangélisons. Le véritable missionnaire, qui ne cesse jamais d’être disciple, sait que Jésus marche avec lui, parle avec lui, respire avec lui, travaille avec lui » (Joie de l’Évangile n° 266). Bonne année aux jeunes disciples missionnaires que nous sommes tous.

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