"Dans l'élan de Pentecôte 2020", message de Mgr James à l'approche du déconfinement du 11 mai

Nous sommes particulièrement attentifs à respecter ce qui nous est demandé. De ce point de vue, les religions en général, l’Église catholique en particulier, montrent leur sens des responsabilités. Elles ne veulent pas poser des gestes, organiser des rassemblements qui seraient susceptibles de diffuser la mort. Dans la tradition catholique, les sacrements sont pour la vie. Et si certains sont prêts à prendre des risques pour les recevoir, ils ne doivent pas exposer pour autant la vie des autres. Par ailleurs, rappelons-nous que, si les sacrements sont le trésor de l’Église, s’il nous faut être vigilants pour faire respecter la liberté de culte, le Seigneur agit au-delà des seuls sacrements.

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À quelques jours du 11 mai 2020, qui marque une première étape de déconfinement progressif, Mgr James, archevêque de Bordeaux s'adresse aux diocésains pour les inviter à se préparer à vivre Pentecôte à la lumière du livre des Actes des Apôtres. Il précise aussi les préconisations faites pour les sacrements et célébrations initialement prévus à cette date.

Retrouvez ci-dessous la lettre envoyée par Mgr James, ce lundi 4 mai, aux responsables ecclésiaux de Gironde.

Dans l’élan de Pentecôte 2020, lettre aux responsables ecclésiaux

Nous sommes à quelques semaines de Pentecôte et de la fin d’une étape du confinement. Nous nous réjouissons à l’idée de pouvoir circuler peu à peu, plus librement. Nous sommes heureux en pensant que la vie courante va reprendre progressivement, que des visites vont être à nouveau possibles, que la vie professionnelle permettra au fur et à mesure de revoir ses collègues, que l’école sera l’occasion de retrouver camarades et amis. Mais nous sommes aussi inquiets. Dans notre département par exemple, le monde de la vigne, celui des ostréiculteurs et de la pêche, le monde du tourisme avec ses emplois nombreux, celui des industries telles que l’aéronautique craignent les mois prochains. Et puis, des personnes vont sortir meurtries de cette pandémie : des familles ou des groupes sont blessés de n’avoir pas pu accompagner l’un des leurs décédé pendant le confinement ; les personnels soignants dans les hôpitaux ou les EHPAD ont des souvenirs douloureux à gérer ; les personnes très âgées sortent diminuées de l’absence de visites de leurs proches ; des précarités se sont accrues. Et, dans nos communautés catholiques, comment les uns et les autres vont-ils avoir vécu cette période très particulière ? Les catéchumènes et confirmands en attente de leurs sacrements ? Des jeunes qui ne se voient pas depuis plus de 3 mois ? Les groupes vont-ils se reconstituer comme avant ? La fréquentation de l’Eucharistie dominicale va-t-elle changer ? La générosité observée dans beaucoup d’endroits va-t-elle se poursuivre ? Nous nous préparons à fêter Pentecôte, le don de l’Esprit-Saint, Maître de l’impossible. Nous nous préparons aussi à envisager l’après-confinement. Comment ? Je vous propose de nous laisser éclairer par quelques versets du livre des Actes des Apôtres.

« Vous allez recevoir une force »

Communautés catholiques riches de nouvelles relations mais aussi fragilisées par la pandémie, nous entendons la parole du Christ ressuscité à ses disciples, le jour de l’Ascension : « vous allez recevoir une force quand l’Esprit-Saint viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins » (Ac1, 8). Ce ne sont pas des héros qui reçoivent ces paroles, mais des gens inquiets, hésitants, qui ont peur, comme nous en ce moment. Peur d’aller chez son médecin et d’attraper le virus, peur de retrouver les problèmes de son entreprise, peur de voir la foi de ses adolescents disparaître, peur de manquer de force spirituelle pour vivre sa mission alors que nous sommes privés de l’eucharistie dominicale, peur devant la récession économique annoncée. Le Livre des Actes des Apôtres a une actualité étonnante. Il s’ouvre sur une promesse, celle du Christ ressuscité à ses apôtres : « vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit-Saint ». Et la Parole de Dieu est vraie, elle est notre roc. Nous connaissons aussi la suite du récit de l’Ascension : la nuée lumineuse soustrait Jésus aux yeux des apôtres. Le Christ ressuscité nous abandonnerait-il à notre sort ? Les apôtres, des juifs, savent ce que veut dire cette nuée lumineuse : elle rappelle l’inquiétude d’Elisée si fragile au départ d’Elie et la réponse d’Elie à celui qui se considère si pauvre : « si tu me vois partir, tu recevras une double part de l’esprit » (2 R 2, 9-10). Les apôtres rentrent à Jérusalem, assurés de la venue de l’Esprit. Celui-ci sera donné à ceux qui l’attendent, le désirent et se préparent à annoncer l’Evangile. Dieu est fidèle à ses promesses. Ce qu’Il a promis, Il le fait. C’est la foi de la Vierge Marie présente avec les disciples. Grâce à Mgr Bertrand Lacombe et son équipe, nous vivons, les 9 et 10 mai, un « pèlerinage diocésain virtuel », avec Marie, la première en chemin : qu’elle nous obtienne la grâce d’une foi, d’une confiance, toujours plus grandes !

« Dans la chambre haute »

« Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière avec des femmes, avec Marie, la mère de Jésus et avec ses frères » (Ac 1, 14). Dans l’attente de Pentecôte, nous aussi, nous poursuivons notre prière personnelle unie à celle de l’Église, unie aux communautés religieuses du diocèse. On dit de la communauté primitive, qu’ils étaient réunis « dans la chambre haute » (Ac 1, 13). Des familles ont leur « chambre haute », un coin prière aménagé où la famille se retrouve. Des liturgies domestiques y sont vécues. Elles ont aidé beaucoup d’entre nous, à l’occasion des fêtes pascales et elles nous aideront jusqu’à Pentecôte. La « chambre haute », c’est aussi notre église paroissiale. La plupart des églises sont ouvertes et c’est autorisé ! Les églises ne sont pas contaminées ! Et elles sont spacieuses ! Ces églises sont disponibles pour la prière, le recueillement, le silence quand les appartements exigus rendent cela plus difficile. Parfois notre église est toute proche de la boulangerie, de l’épicerie ou de la pharmacie. Nous pouvons prendre sur notre temps précieux, y rentrer et faire une visite au Saint-Sacrement, nous associer à un temps d’adoration eucharistique quand il est proposé. Le geste d’entrer dans l’église et d’y prier même rapidement, est une manière de nous rappeler notre mission : « vous serez MES témoins », nous dit Jésus ressuscité. Il y a besoin de la familiarité, du cœur à cœur avec lui, pour remplir cette mission.

Des appels à lancer.

Avant la Pentecôte, que fait aussi cette communauté primitive ? Le groupe des apôtres est incomplet ! Il faut désigner un nouvel apôtre ! Matthias est appelé. Nos communautés paroissiales, diocésaines, sont, elles aussi, encore incomplètes pour dire la catholicité de l’Église, l’amour universel du Seigneur à nos contemporains. Et si, en équipe d’animation pastorale, nous réfléchissions à celles et ceux que nous avons à appeler nous aussi, pour l’annonce de l’Évangile, pour la préparation de l’année scolaire prochaine ? Bien-sûr, ces réunions doivent respecter les consignes : ne pas dépasser dix personnes, appliquer les règles sanitaires et les gestes-barrières. Bien-sûr, nous avons déjà commencé à y penser du fait de l’usage des réseaux sociaux. Prenons le temps de l’échange plus gratuit, pour trouver des « Matthias » qui nous aideront à vivre la mission demain.

Ils étaient assidus à…


Le livre des Actes des Apôtres nous donne aussi, ce qu’est la communauté chrétienne naissante : « Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac 2, 42). Ils étaient assidus. Grâce à l’Esprit du Christ ressuscité, ils durent, dans les joies comme dans les épreuves. Ils vont en avoir des déconvenues, des ratés, des échecs. Non seulement les épreuves ne les arrêtent pas, mais les personnes font preuve d’un dynamisme étonnant. La communauté est dispersée, voilà un élan nouveau pour poursuivre la mission. Rappelons-nous par exemple, le diacre Philippe : ayant dû quitter Jérusalem, il évangélise sur la route ! Et ils étaient assidus à quoi ? Le rédacteur définit les piliers fondamentaux de la communauté chrétienne. Je les reprends dans l’ordre où ils sont indiqués.dynamisme étonnant. La communauté est dispersée, voilà un élan nouveau pour poursuivre la mission. Rappelons-nous par exemple, le diacre Philippe : ayant dû quitter Jérusalem, il évangélise sur la route ! Et ils étaient assidus à quoi ? Le rédacteur définit les piliers fondamentaux de la communauté chrétienne. Je les reprends dans l’ordre où ils sont indiqués.

…l’enseignement des apôtres

  • Le temps de confinement nous a rendu plus attentifs aux gestes et aux paroles de notre Pape François. Plusieurs ont suivi ses messes quotidiennes à Sainte Marthe. Pourquoi ne pas prolonger encore ? Les cours de théologie, les catéchèses d’adultes, nos groupes de réflexion habituels n’ont pas pu se réunir. Nous pouvons maintenant constituer ou réveiller des groupes de dix personnes maximum. Nous pouvons nous saisir de cette chance, pour relire ce que nous avons vécu, à la lumière de la Parole de Dieu et des documents de l’Église : Dans cette période difficile, qu’est-ce qui nous a été profitable, qui nous a fait grandir humainement et chrétiennement ? Qu’est-ce qui nous a été éprouvant, difficile, pénible ? Mais aussi : à quelle conversion suis-je appelé après le confinement ? Plusieurs personnes du diocèse travaillent à des outils de relecture qui vous seront proposés.
    En plus des textes de la liturgie, je suggère trois textes du Pape François qui peuvent nourrir notre réflexion et nos échanges : l’encyclique « Laudato si » peut nous éclairer sur les nouveaux modes de vie à promouvoir pour demain, en articulant souci de l’environnement, vie économique et sociale. Mgr Le Vert l’a commentée ; des outils sont disponibles pour travailler ce texte très éclairant, à la mesure de nos capacités. Dans un autre domaine, le Pape François a écrit un texte stimulant et simple à destination des jeunes mais aussi pour que notre Église garde sa jeunesse : « Christus vivit ». Quelques passages peuvent nourrir des échanges et encourager notre conversion pastorale. Et puis le Pape François nous invite à faire un petit pas supplémentaire sur le chemin de la sainteté. Dans son texte « Gaudete et exsultate », il commente par exemple, chacune des béatitudes. Voilà un beau sujet d’échanges en équipes, en familles, en fraternités. Et ces réflexions nous conduiront, peut-être, à penser à des orientations pastorales pour l’année prochaine.

  • Dès lors que les écoles rouvrent progressivement et dans des conditions bien précises, il est possible de faire des propositions de catéchèse aux enfants, aux jeunes de nos paroisses, dans les établissements catholiques et dans les mouvements. Cela suppose bien sûr, d’appliquer les gestes-barrières, la limitation à dix personnes, les règles sanitaires de la même manière que pour les établissements scolaires. Cette catéchèse peut être proposée aux catéchumènes, aux confirmands, aux jeunes qui se préparent au mariage. Ce peut être bon de les entendre parler de la manière dont ils vivent cette attente des sacrements, quelle question cela leur pose sur Dieu, sur la foi chrétienne, sur la communauté chrétienne. Car certains peuvent connaître de vrais combats spirituels. Je sais que les différents services diocésains font des propositions à ce sujet

…la communion fraternelle

Au cours de ce confinement, parmi les grandes souffrances, je retiens celle de la solitude. Un responsable du Secours Catholique me rapportait le cri d’une personne SDF : « c’est bien qu’on nous donne à manger mais j’ai surtout besoin de parler avec quelqu’un ». Nous avons entendu l’épreuve dramatique que constitue l’isolement des personnes âgées dans leur chambre. Heureusement, elles ont le témoignage très beau de personnes dévouées à leur service. Mais elles sont privées de leurs proches : elles tiennent dans la vie à cause des relations. Si elles n’en ont plus, elles se laissent mourir. Des pères et mères de familles ont besoin de parler de leurs inquiétudes pour l’avenir. Des couples ont besoin de relire avec d’autres comment ils ont supporté le tête-à-tête qu’ils n’avaient pas vécu comme cela, depuis leur début de vie ensemble. Des personnels soignants ont besoin de parler de ce qu’ils ont traversé. Plus que jamais, la fraternité chrétienne est importante. Ce temps de pandémie ne fait que confirmer l’élan donné dans le diocèse, pour constituer des fraternités chrétiennes.

  • Ceux qui en savent le bienfait pour eux-mêmes peuvent inviter d’autres à les rejoindre. Celles et ceux qui ont des dons pour l’écoute, peuvent aller faire une visite à des personnes éprouvées et donner un peu de leur temps. Dès que ce sera possible, des aumôneries d’hôpitaux et de maisons de retraite vont reprendre de manière habituelle : elles auront besoin d’aide, sachant que, dans les équipes existantes, les personnes fragiles à cause de leur âge ne seront pas les premières à être autorisées. Il s’agit de s’y préparer.

  • Des parents vont reprendre le travail, sans toujours savoir que faire de leurs enfants. Des personnes sont peut-être disponibles pour que des aides soient apportées même modestement : un temps de disponibilité aux enfants par des jeux, par l’aide aux devoirs. Voilà une belle expression de la communion fraternelle. Et cela peut se vivre au niveau d’un immeuble ou d’une rue.

  • Des enseignants et chefs d’établissement vont poursuivre leur mission éducative avec des classes parfois incomplètes et ils vont retrouver des enfants et des jeunes ayant vécu diversement suivant les quartiers le confinement. Poursuivons le soutien du corps enseignant, et des éducateurs en général, dans la mise en œuvre du déconfinement.

  • Des populations plus fragiles sont affectées par cette pandémie : personnes à la rue, migrants, personnes isolées dans leurs appartements, personnes en situation de handicap. Des propositions sont faites par les paroisses et le diocèse, ne serait-ce que pour mettre à leur disposition des masques dont elles auront besoin dans les transports, des paniers-repas quand les repas solidaires ou les cantines ne sont pas possibles. Continuons à les soutenir !

Cette communion fraternelle revêt une grande actualité. Elle se vit avec les moyens qui nous sont donnés, toujours en partenariat aussi avec ce que proposent l’État, les collectivités territoriales et les différentes associations existantes. Tant d’associations, à commencer par notre diocèse, nous sollicitent financièrement. J’entends la générosité des gens, en particulier des catholiques du diocèse, des prêtres qui participent à ce partage financier. Le faisant, tous mettent en œuvre, l’orientation donnée aux premières communautés chrétiennes : la solidarité et le partage. Dans le livre des Actes des Apôtres, le rédacteur nous parle de l’un des membres : Barnabé. Ce n’était pas son nom : il s’appelait Joseph. C’était son surnom, « Barnabé, l’homme du réconfort » (Ac 4, 36). À un moment où les autorités civiles, la société en général ne semblent pas toujours bien nous comprendre, je suggère que nous en fassions une occasion de participer davantage à la solidarité, à la fraternité. Je souhaite qu’on retienne des chrétiens qu’ils apportent le réconfort, qu’on retienne de nos communautés qu’elles sont des lieux de réconfort, et qu’on les surnomme toutes des communautés « Barnabé » !

…à la fraction du pain et aux prières.

Les assemblées dominicales, la célébration des sacrements, les prières personnelles et communautaires sont constitutives de la foi chrétienne. Nous ne pouvons pas nous en passer. Nous souffrons d’être privés des rassemblements eucharistiques dominicaux et de la communion eucharistique. Si certains ont peur de revenir à l’église à cause de l’épidémie, d’autres y aspirent et réclament légitimement des célébrations.

  • À partir du 2 juin ou du week-end de Pentecôte suivant les déclarations du Premier Ministre, qu’est-ce qui sera possible ? Les conséquences de la sortie partielle de confinement, le 11 mai, vont être observées par les autorités pour définir la suite. Il faut nous préparer à une autorisation progressive et limitée des rassemblements. Comment seront définies les limites ? Sans doute, seront maintenus les gestes-barrières et les autres mesures déjà évoqués. En tous les cas, nous n’aurons pas la possibilité, au moins jusqu’à l’été, des assemblées habituelles. Mais il faut déjà nous préparer à la mise en œuvre de ces célébrations dès que ce sera possible : par exemple, penser aux entrées et sorties des églises, de telle manière qu’il n’y ait pas d’agglutination, penser les processions avec les distances qui s’imposent, et la disposition des places dans l’édifice. Cela se fera bien-sûr en tenant compte du nombre des pratiquants avant le confinement. Parfois, il faudra augmenter le nombre de célébrations quand ce sera possible. Les secteurs paroissiaux définiront cela au fur et à mesure que les autorisations seront données, sachant que les autorisations peuvent évoluer.

  • Des catéchumènes adultes et jeunes devaient être baptisés dans la nuit pascale dernière. J’encourage leur baptême en paroisse, même en petits groupes. Il est possible de se réunir à dix personnes. Des catéchumènes peuvent être frustrés, et légitimement, de n’être pas entourés d’une communauté chrétienne importante le jour de leur baptême. Dans ce cas, je suggère aux paroisses, des baptêmes d’adultes et de jeunes pour la messe de rentrée paroissiale après l’été. Je donne pouvoir aux prêtres qui baptiseront de célébrer en même temps la confirmation de ces jeunes et adultes si ceux-ci se disent prêts à recevoir ce sacrement.

  • Le baptême de petits enfants est bien-sûr possible dans les églises paroissiales, avec un groupe de dix personnes, pourvu que soient respectés les gestes-barrières et qu’on veille, pour les onctions d’huile, à le faire avec un coton qui ne servira que pour un enfant et sera brûlé après.

  • Qu’en est-il pour les célébrations de confirmations de jeunes ou d’adultes déjà baptisés ? Pour les adultes, je propose de reporter la célébration prévue le 31 mai, au samedi 28 novembre à la cathédrale de Bordeaux, à l’occasion de la fête de St André. J’invite les animateurs de préparation à la confirmation à contacter les confirmands et à les prévenir. Pour plusieurs raisons, certains adultes ne pourront pas venir. Je suggère que leur confirmation soit célébrée alors dans la paroisse, soit en petit groupe soit lors d’une assemblée dominicale dès qu’elle sera possible. Dans ce cas, on pourra inviter un évêque ou un vicaire général à venir présider, suivant leur disponibilité. Sinon, la délégation sera donnée aux prêtres pour confirmer.
    Pour les jeunes, j’encourage les aumôneries, les secteurs pastoraux ou les établissements catholiques à proposer de nouvelles dates de célébrations entre septembre et décembre. Certains des jeunes ou de leurs familles, pour des raisons importantes (déménagement par exemple) pourront souhaiter une confirmation avant l’été. On pourra le faire alors en groupe de moins de 10 ou lors d’une assemblée eucharistique dès qu’elle sera possible. A chaque fois, on veillera à ce que les gestes-barrières soient respectés ; et pour le geste de chrismation, on utilisera un coton qui sera changé pour chaque jeune. Là encore, il sera possible d’inviter évêque ou vicaire général, suivant leur disponibilité. Sinon, la délégation sera donnée aux prêtres.

  • Les premières communions envisagées sont reportées à la rentrée, ainsi que les célébrations de profession de foi. Bien sûr, tel ou tel enfant peut souhaiter célébrer sa première communion sans attendre. Il est toujours possible que l’enfant célèbre sa première communion dans le cadre d’une assemblée dominicale dès qu’elle sera possible. Il faudra s’entendre à ce sujet avec les responsables de la paroisse.

  • De nombreux mariages religieux ont déjà été reportés à une date plus propice par les couples eux-mêmes. Mais il est possible que certains d’entre eux, tiennent à se marier le plus vite possible, et cela pour de multiples raisons. Du point de vue du nombre de participants, un mariage religieux n’exige que la présidence d’un prêtre ou d’un diacre pour recevoir les consentements et de deux témoins.

  • Il est possible aussi de célébrer le sacrement de réconciliation, quand une personne vient en faire la demande. Auquel cas, il suffit de respecter les gestes-barrières.

Nous sommes particulièrement attentifs à respecter ce qui nous est demandé. De ce point de vue, les religions en général, l’Église catholique en particulier, montrent leur sens des responsabilités. Elles ne veulent pas poser des gestes, organiser des rassemblements qui seraient susceptibles de diffuser la mort. Dans la tradition catholique, les sacrements sont pour la vie. Et si certains sont prêts à prendre des risques pour les recevoir, ils ne doivent pas exposer pour autant la vie des autres. Par ailleurs, rappelons-nous que, si les sacrements sont le trésor de l’Église, s’il nous faut être vigilants pour faire respecter la liberté de culte, le Seigneur agit au-delà des seuls sacrements.

Conclusion : Viens Esprit Saint

À quelques jours de Pentecôte, je redis mon grand désir de pouvoir vous rencontrer. Je n’ai pas pu me rendre encore dans les différents ensembles pastoraux du diocèse. J’ai hâte de le faire et de vous voir, vous écouter, échanger et prier avec vous. Car, ensemble, nous sommes l’Église dans « la chambre haute » se préparant à sa mission dans un monde changé, qui vient de vivre une expérience douloureuse. Nous prenons davantage conscience de notre vulnérabilité et de notre interdépendance. Et la fête de Pentecôte nous apporte consolation et réconfort.
Car le jour de la Pentecôte, une assemblée, des personnes réunies, sont transformées :

Ils étaient enfermés, ils sortent.

Ils avaient peur, ils prennent la parole avec audace.

Ils étaient inquiets de leur différence, chacun entend les merveilles de Dieu dans sa langue.

Ils avaient peu de moyens, ils découvrent l’action du Christ ressuscité.

Avec vous, je demande au Seigneur d’envoyer son Esprit de Pentecôte sur nos familles, sur notre diocèse, sur notre monde sortant du confinement :

Viens Esprit-Saint, en nos coeurs,

Et envoie du haut du ciel,

un rayon de ta lumière,

Viens en nous Père des pauvres,

Viens dispensateur des dons,

Viens lumière de nos coeurs,

+ Jean-Paul James
Le 3 mai 2020,
fête des Apôtres St Philippe et St Jacques

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