Avec Notre-Dame de l’Assomption, contemplons le but de notre vie !

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Homélie de Mgr Jean-Paul James, archevêque de Bordeaux, prononcée lors de la messe de l'Assomption, le 14 août 2021, en la cathédrale Saint-André de Bordeaux.

À la fin de cette messe, nous sortons de la cathédrale en procession ! Nous marchons, avec nos cierges allumés, vers Notre-Dame d’Aquitaine, représentée au sommet de la tour Pey-Berland. Pourquoi ce geste ? Car la Vierge Marie est la première en chemin avec son Fils ; elle nous rappelle le but de nos vies et notre mission chrétienne.

Oui, elle est la première en chemin. « En ces jours-là, Marie se mit en route », nous dit l’évangéliste. C’est le début de l’aventure chrétienne ! La Vierge Marie est porteuse d’une Bonne Nouvelle : le Seigneur l’a visitée ! Notre-Dame prend la route et se rend chez Elisabeth. Mais comment sera-t-elle accueillie ? D’ailleurs, va-t-elle dire quelque chose à Elisabeth ? Peut-elle le dire ? Comment le dire ? Faut-il le cacher ? En faisant procession, tout à l’heure, avec un cierge allumé, nous allons nous rappeler, nous aussi, notre pèlerinage avec le Christ. Et peut-être, toutes les questions qui nous habitent : Aurai-je l’air ridicule avec mon cierge à la main ? Suis-je dépassé en proposant la foi chrétienne ? Est-ce qu’on ne va pas être traités de ringards ? Car cela ne va pas de soi d’être chrétiens, pèlerins chrétiens aujourd’hui. C’est même risqué. Ce l’était déjà pour Notre Dame : une jeune femme enceinte, traversant une région montagneuse, sur des routes peu sûres. Pourtant, nous dit le texte, Marie part « avec empressement ». Pourquoi ? Car, commente Saint Ambroise, « la grâce de l’Esprit-Saint ne supporte pas les lenteurs ». Dit autrement, c’est l’Esprit-Saint qui pousse la Vierge Marie à prendre la route. C’est l’Esprit-Saint qui nous pousse ce soir, nous baptisés-confirmés, à rejoindre la procession, à sortir sur les parvis et dans nos quartiers à la rencontre de nos contemporains. Souvent, nous avons plein d’objections : pourquoi prendre la route et aller vers les autres ? Nos communautés chrétiennes sont déjà si fragiles. Restons entre nous ! C’est une illusion ! Bien sûr, nous avons besoin de nous retrouver. Mais si nous restons dans la cathosphère, nous contribuons à ce que nous y tournions en rond, dans l’infidélité à notre vocation de disciple-missionnaire. La Vierge Marie prend la route et, chez Elisabeth, toutes les appréhensions tombent car elle l’accueille : Magnificat ! Combien de fois j’ai entendu des laïcs engagés pour la visite de personnes malades ou âgées, me dire que la rencontre était comme attendue : dans ce monde si complexe, qui engendre tant de solitudes, il y a « une soif de liens authentiques ».

Au sommet de la tour Pey Berland Notre-Dame présente son Fils à tous les habitants de Bordeaux et de la région : accueillez-le ! Faites route avec lui ! Notre-Dame de l’Assomption, elle qui partage, pleinement, totalement, corps et âme, la vie du Seigneur, l’Amour de Dieu, nous rappelle le but de notre vie : non, nous ne sommes pas faits que pour cette vie et rien que pour cette vie, pour cultiver notre jardin tranquillement en attendant la mort et nous résigner à une petite existence. Non, nous ne sommes pas faits pour le trou noir de la tombe, mais pour la vie avec Dieu et pour la communion. « En Dieu, il y a de la place pour l’homme. Comme en Marie, en l’homme il y a de la place pour Dieu ! » (Benoit XVI). Avec Notre-Dame de l’Assomption, contemplons le but de notre vie ! Bien souvent, j’entends des confidences du style : « Ma vie est ratée ». Après une séparation, après un deuil, ou le chômage, ma vie est ratée. Non ! Bien sûr, le chemin de nos vies est parfois difficile, le monde est violent, terrible même. Nous ne pouvons pas oublier le meurtre du Père Olivier Maire, le drame que vivent sa famille, ses frères montfortains et le diocèse de Vendée. Mais le livre de l’Apocalypse le proclame : non le mal n’aura pas le dernier mot. Ni la haine. Ni la violence. Car, « voici le salut » que nous apporte le Christ. Notre-Dame le présente à la ville tout entière.

La statue vers laquelle nous marchons est dorée ; car Notre-Dame a pour manteau le soleil, nous dit la première lecture. Elle est Vierge de Lumière. Depuis notre baptême, nous partageons cette lumière : lumière pour éclairer nos pas, nos choix ; lumière pour réchauffer les cœurs de tant de personnes. Notre mission, c’est de transmettre cette lumière de l’Amour. Pour avoir travaillé avec lui, c’est ce qui habitait le Père Olivier Maire : son souci des gens fragiles, ceux que les évènements de la vie avaient brisé. Non, il n’était pas naïf mais plutôt habité par la flamme du service et de l’entraide fraternelle. Il y a besoin d’hommes et de femmes qui poursuivent cette mission, pas seuls, sans naïveté, qui tracent ce chemin de lumière, la lumière de l’amour fraternel. En marchant ce soir, nous allons renouveler notre engagement à la suite du Christ qui a offert sa vie par amour. Nous allons faire cette procession ensemble, voulant nous aider les uns des autres à aimer comme le Christ. Si un coup de vent éteint notre petite flamme, un voisin nous transmettra la sienne et notre cierge se rallumera. Oui, réjouissons-nous ce soir de fêter Notre-Dame de l’Assomption, Notre-Dame d’Aquitaine, la Vierge de Lumière qui nous propose son Fils, Lumière venue nous éclairer et réchauffer nos cœurs. Amen.

+ Jean-Paul James

Archevêque de Bordeaux

Évêque de Bazas



La messe a été suivie d'une procession à Notre-Dame d'Aquitaine, de la cathédrale Saint-André jusqu'au pied de la tour Pey-Berland.

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