« Les jeunes ont besoin de se rencontrer pour se construire. »

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Les restrictions de ces derniers mois ont particulièrement touché la jeunesse. Universités fermées, formations reportées ou accès à l’emploi impossible... Témoignage de jeunes et d'un aumônier étudiant sur les difficultés rencontrées et les initiatives prises pour maintenir du lien.

Témoignage de Jonathan Salomon, membre de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC).

Quelles ont été les conséquences de la crise sanitaire et des restrictions successives sur vos études et activités professionnelles depuis la rentrée de septembre ?

Jonathan Salomon : Je suis actuellement en service civique à « Jeun’s attitude » et je suis une formation en animation sociale. D’une semaine à l’autre, je ne savais pas si l’association où je suis en service civique pouvait ouvrir ou non... Ce n’était donc pas évident pour s’organiser. Au sein de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) nous avons eu du mal à nous réunir et nous avons dû faire les révisions de vie en visioconférence...

Côté personnel, confinement et couvre-feu ont impacté la vie sociale. Qu’est-ce qui change dans votre quotidien ?

Le premier confinement m’a fait décrocher, mais il m’a aussi fait changer de voie professionnelle. J’ai passé mon bac mécanique automobile et je me suis réorienté dans le social. Étant engagé à la protection civile de la Gironde, j’ai participé lors des divers confinements à diverses missions telles que les centres de dépistages ou la mise en place de sas de filtrage dans les EPHAD.

Comment traversez-vous cette période ?

Je traverse cette période avec beaucoup d’incertitude par rapport à mon avenir. J’essaie de voir du monde mais ce n’est pas toujours évident. Quand on est jeune, c’est pourtant necéssaire, pour construire son identité, de faire des rencontres, de voir d’autres personnes...

Y a-t-il des solidarités ou des soutiens qui se sont développés pendant cette période ?

La JOC est allée soutenir les étudiants sur leurs mobilisations et les rejoint dans leurs revendications. Les jeunes ont besoin de se réunir, d’être ensemble. La JOC a rejoint le collectif « Jeunes Transport Bordeaux » qui lutte pour améliorer le quotidien des jeunes et des usagers des transports en commun bordelais.

Comment envisagez-vous ces prochaines semaines, mois ?

Je vais continuer mes études : continuer mon BPJEPS animation sociale avec des échéances dès fin avril. À la suite de mon BPJEPS en animation social en décembre 2021, je souhaite trouver un emploi pour ensuite en septembre 2022 faire un DUT en animation socio-culturelle.

Témoignage du P. Betrand Arsac, aumônier des étudiants et responsable diocésain de la Pastorale des Jeunes

Suite à l’arrêt des cours en présentiel à l’université, puis l’instauration d’un couvre-feu, les étudiants se sont retrouvés pour la grande majorité isolé, dans des espaces réduits, hyper-connectés pour suivre des cours en Visio… Comment avez-vous pu accompagner cette situation au sein des aumôneries étudiantes ?

P. Bertrand Arsac : Et bien nous nous sommes une fois de plus adaptés. Nous avons rejoint les étudiants sur les temps de midi, nous ouvrons également largement le site de la Paillère, la bibliothèque, l'oratoire. Nous célébrons la messe à 12h45 le mercredi suivi d'un temps de partage. Par ailleurs, nous profitons également des weekends pour nous retrouver. Nous nous donnons également rendez-vous le soir en semaine pour un temps de formation et de partage en visio.

Quel a été l'impact sur la vie des aumôneries (temps de prière, d’échange, célébrations) des restrictions liées au contexte sanitaire ?

L'impact le plus manifeste est celui d'avoir perdu de vue beaucoup d'étudiants qui ont préféré regagner le domicile familial plutôt que de se retrouver seuls. C'est sûr que ces retours ont modifié nos assemblées et nos communautés. Toutefois j'insisterais sur l'occasion que cela a donné à ceux qui ont la chance de pouvoir vivre en petites fraternités ou collocations, d'affermir la fraternité, le désir de prier et de discerner la présence de Dieu dans leur vie. Paradoxalement, c'est au moment précis où les relations sont restreintes et vécues péniblement que chacun en perçoit davantage l'importance vitale. D'une certaine manière, on fait l'expérience d'une profondeur spirituelle accrue.

Malgré cela, quelles initiatives positives ou solidaires avez-vous vu naître dans ce contexte entre au sein des étudiants de l’aumônerie ou plus largement sur le campus ou avec des paroisses ?

Je suis très touché des nombreux témoignages de sollicitude pour le monde étudiant venant de paroisses, de particuliers. Nous sommes tous sensibles à la détresse des étudiants qui ont pu se sentir les grands oubliés du monde de l'enseignement durant ce temps de crise. Plus que des difficultés matérielles,- réelles toutefois pour certains-, ce sont les difficultés morales voire psychologiques qui ont augmenté. Les plus arrimés tiennent bien, les jeunes plus fragiles en revanche sont davantage marqués. Et contre ces détresses, les remèdes ne sont pas simples. Alors ressurgissent des réflexes de vie élémentaires, inviter en famille ou dans un foyer l'un ou l'autre qu'on sait isolé, prendre des nouvelles régulièrement. Plus "original", nous essayons de nous rendre plus présents, dans la mesure du possible, aux jeunes vivant dans les résidences universitaires. Nous avons pu grâce à certains d'entre eux faire de belles rencontres, aussi avec des étudiants non français qui accusent encore plus le coup. Pour nous à la Paillère, c'est aussi un temps de projection à moyen terme à travers les avancées du projet de café associatif. Le but n'est pas simplement de voir quoi faire aujourd'hui, mais demain pour favoriser, à notre modeste échelle, des lieux fraternels et ouverts qui soient en même temps des portes sur la foi.



Photo : © Jonathan Salomon - JOC Bordeaux

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