À l’occasion de l’entrée en carême, le père Jean-Michel Mathieu propose un éclairage sur le sens de ce temps majeur pour les chrétiens.
Le mercredi 14 février, mercredi des cendres, nous entrons dans le temps du carême. Cette date est fixée par rapport à la fête de Pâques le dimanche 31 mars.
Le carême, un temps de conversion
La période du carême aide les chrétiens à se préparer à la joie de la Résurrection et cela pendant quarante jours. Ce chiffre est symbolique. Il correspond à un temps de conversion, de génération. C’est le nombre de semaines pendant lesquelles une femme est enceinte avant de donner naissance à une personne humaine. Le carême est cette période de gestation, de génération, de conversion pour vivre une vie nouvelle, la vie du Christ, le vainqueur de la mort. L’Église l’offre chaque année aux fidèles pour leur permettre de se convertir, de s’entrainer en vue de vivre en ressuscité tout au long de l’année.
Le carême, un temps d’entraînement
Le carême est le temps de l’entraînement. Le rituel de l’initiation chrétienne des adultes (RICA) a parfaitement compris cela. L’appel décisif au début du carême rappelle l’objectif : vivre du Christ. Puis les trois scrutins (3ème, 4ème et 5ème dimanche de carême)1 donnent le rythme dominical et permettent aux catéchumènes être accueillis et intégrés au sein de la communauté, avant de recevoir le baptême lors de la Vigile Pascale. Chaque année le carême est donné pour rappeler aux fidèles leur baptême et ce temps d’entraînement propice à des retraites, à des engagements spirituels ou caritatifs développant la foi, l’espérance et la charité. Les sportifs, avant une compétition, intensifient leur préparation physique, mentale. Pour les équipes c’est le temps des ajustements, il convient de renforcer les liens, la cohésion du groupe. Ainsi le carême est le temps offert aux communautés chrétiennes pour faire grandir les liens de charité entre leurs membres. Cela implique également que chaque personne de la communauté s’engage sur le chemin de la conversion à la suite du Christ, afin de goûter la joie de la Résurrection. Le carême pour un chrétien ne peut pas être individuel, il s’inscrit dans une communauté pour que tous grandissent en sainteté.
Le carême, un temps pour se préparer à la joie de Pâques
Tout au long de ces quarante jours, la liturgie prépare le Peuple de Dieu à Pâques. Le mercredi des cendres donne les trois axes d’entraînement que sont le jeûne, l’aumône et la prière. Les oraisons de chaque jour font entrer progressivement les fidèles dans l’attente d’une grande joie. Elle s’exprime particulièrement le 4ème dimanche de carême, dimanche de lætare. Le champ lexical de la joie se développe à mesure que la fête approche. Les fidèles se préparent à être porteur de la joie de la Résurrection, à en vivre, à devenir des disciples qui savent que « la joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours » (EG n°1) car le Seigneur Jésus est lui-même source de notre joie.
Le carême est un temps de conversion pour vivre dans nos communautés de la joie de la Résurrection et la répandre dans notre monde avec la force de l’Esprit Saint.
P. Jean-Michel Mathieu
Curé de la paroisse d’Andernos-Lanton
Prêtre accompagnateur du service diocésain de la catéchèse
- Pendant cette période de l’ultime préparation aux sacrements de Pâques, l’Église offre aux catéchumènes trois rites pénitentiels que l’on appelle « scrutins ». Le mot évoque le discernement entre la lumière et les ténèbres. Les « appelés » sont invités à la conversion, à se tourner vers le Seigneur pour se voir à sa lumière. liturgie.catholique.fr ↩︎
